INDISPENSABLE : dont on ne peut se dispenser, qui est obligatoire : « Il est indispensable d’être ouvert à toute forme de créativité ». Dont on ne peut se passer; vital : « La culture est indispensable à ta créativité ».
Tu peux faire de mes conseils tes indispensables !
De culture tu te nourriras
Un nouveau designer chaque semaine tu découvriras
Expérimenter tu n’oublieras pas
Observer tu feras
Les carnets de croquis tu griffonneras
D’autres supports créatifs tu utiliseras (photo, vidéo,…)
J’ai pris des nouvelles de nos étudiants qui en fin de 2e année ont dû effectuer un stage de 5 semaines en entreprise (agence, studio, free-lance…)
Pour cette saison 2020, j’ai demandé à Lola de se prêter au jeu ! Une jeune fille tout sourire, dynamique et pertinente. Elle perçoit l’architecture comme un moyen de communication et de protection. Nous avons évoqué son stage et ses influences…
PEUX-TU TE PRÉSENTER ?
Bonjour, je m’appelle Lola Deprauw, j’ai 20 ans. Je suis actuellement salariée en CDD dans l’agence Alphasecréateur d’espaces et je passe en troisième année de Bachelor Design d’Espace à l’Esma Montpellier.
POURQUOI AVOIR CHOISI DES ÉTUDES DE DESIGN D’ESPACE ?
Depuis petite, le monde autour de l’habitat m’intrigue, dans les dessins que je faisais, j’adorais quadriller ma feuille et dans chaque case j’imaginais une fonction. En grandissant, c’est par le biais de ma mère et de mon père, qui ont réaménagé une ancienne grange, qui est aujourd’hui notre maison. Je me suis intéressée avec eux à sa conception, des grands travaux jusqu’à la petite touche déco finale. À ce moment-là, je passais en seconde et j’étais sûre que ce métier m’irait bien… et nous voilà aujourd’hui ! Je pense ne pas m’être trompée, car je me sens bien dans ces études, je travaille et mes résultats me le rendent bien. Ce qui me donne confiance en moi et en mes projets et me donne toujours plus envie d’avancer sur cette voie.
DANS QUEL CADRE S’EST DÉROULÉ TON STAGE ?
Mon stage s’est déroulé chez Alphase à Lattes, c’est une agence d’architecture, de design d’intérieur et de construction. Ils sont spécialisés dans l’aménagement design et commercial pour les pharmacies. Je n’avais aucune connaissance autour de l’architecture commerciale, c’est pour cela que je me suis tournée vers eux.
TROIS MOTS POUR DÉFINIR TON STAGE
Enrichissant
Intéressant
Formateur
COMMENT T’ES-TU INTÉGRÉE À L’ÉQUIPE ET COMMENT S’EST PASSÉE LA COLLABORATION ?
Dès le départ, je me suis sentie très bien accueillie par l’ensemble de l’équipe. Mon tuteur a été très patient au début de ma formation puis très présent tout du long. Il y a eu une très bonne communication entre nous, ce qui m’a permis de comprendre et d’apprendre relativement vite.
QUELLES ONT ÉTÉ TES MISSIONS ?
J’ai commencé avec de petites missions comme la création de mobilier sur-mesure, de planches tendances ou de redessiner les plans existants de nouveaux projets. Puis j’ai eu droit à entamer des projets depuis leurs débuts jusqu’à convaincre le client de travailler avec nous. C’est à dire de l’aménagement de l’espace, en passant par la création d’une ambiance jusqu’au chiffrage du projet et parfois la création de logo, vitrine et mobilier sur mesure.
COMMENT S’ORGANISÉES TES SEMAINES ?
Je travaille de 9h à 17h avec une pause déjeuner. Mon travail avance au fur et à mesure des attentes et demandes des clients et de mon gérant. J’ai eu des dates butoires à respecter en fonction des rendez-vous clients. Le rythme est relativement régulier, j’avais toujours quelques choses à faire, il y a énormément de modifications sur un projet entre son début et sa fin.
Quand j’ai passé mon entretien de stage, le patron m’a expliqué que l’équipe répondait à un projet (équivalent de nos APS en cours) en l’espace d’une semaine… J’ai un peu paniqué, car à l’école, on est plus ou moins sur trois semaines. Mais finalement, je m’en suis bien sortie, forcément en travaillant toute la journée sur ce projet, on prend le rythme et ça avance assez vite.
QUEL A ÉTÉ TON PLUS GRAND DÉFI ? ET QUELLE COMPÉTENCE T’A-T-IL PERMIS D’ACQUÉRIR ?
J’avais un projet pour une certaine pharmacie, le premier que je commençais « seule » d’ailleurs, et nous savions que notre client nous avait mis en compétition avec un concurrent. Il fallait absolument faire le meilleur projet selon ses critères et son budget pour qu’il continu avec nous. Cela m’a mis une certaine pression pour faire de mon mieux et le plus rapidement possible. C’est avec ce projet que j’ai réellement vite progressé sur archicad et photoshop.
QUEL PROJET RETIENS-TU ?
Certainement le projet sur lequel je travaille en ce moment. Tout simplement, car j’aime et je comprends les goûts de la cliente, c’est toujours plus plaisant de travailler sur quelque chose qui nous plaît aussi personnellement, bien que ce ne soit pas toujours le cas… Après, c’est quelques semaines, j’ai une certaine aisance dans l’avancement logique d’un projet.
TON STAGE T’A-T-IL CONFORTÉ DANS TON CHOIX PROFESSIONNEL ? SAIS-TU CE QUE TU VEUX ET NE VEUX PAS ?!
Alors oui et non… Oui, car avec cette première année en DE et ce stage je suis sûre que l’univers du design et de l’architecture est fait pour moi, je m’y sens bien et m’y intéresse de plus en plus. Après, je sais qu’il y a beaucoup de débouché suite à ces études et il faut que je fasse d’autres stages dans différents domaines pour me décider sur « quoi faire après » car à ce jour, je ne sais toujours pas.
J’aimerais me diriger un peu plus vers la scénographie, une branche de l’architecture, découverte cette année durant un workshop. C’est un milieu qui m’attire, je trouve qu’il permet de toucher à plusieurs domaines comme l’architecture, la micro-architecture, le design d’objet, de mobilier, et le graphisme. On peut jouer en intégrant de la lumière, du son, de la danse. Bref, travailler dans ce domaine, avec les autres corps de métiers artistiques me plairait beaucoup. J’ai l’impression que l’on peut pousser un projet encore plus loin. Je souhaiterais trouver un stage dans ce domaine pour l’été prochain !
CAFÉ OU PHOTOCOPIEUSE ?
Café beaucoup ahaha mais j’ai fait les deux.
CRAYON OU ORDINATEUR ?
Ordinateur : essentiellement archicad, sketchup et photoshop.
FACEBOOK OU INSTAGRAM ? PEUX-TU NOUS FAIRE PARTAGER TES LIENS ?
Au boulot aucun des deux, mais personnellement instagram.
PEUX-TU NOUS FAIRE PARTAGER TON UNIVERS, TES INSPIRATIONS ?
Je pense être quelqu’un de pétillant et joyeux et pourtant j’aime les ambiances naturelles, simples, sobres et brutes. Qui en jette, mais sans trop en faire, j’apprécie les choses simples et efficaces.
J’aimerais tendre de plus en plus vers une architecture responsable et écologique pour notre planète; car à mon sens, c’est maintenant ou jamais, et à nous de prendre les devants pour faire en sorte de freiner voir stopper les graves problèmes écologiques que nous connaissons depuis quelque temps.
UN PETIT MOT POUR LES FUTURS ÉTUDIANTS EN DE ?
Ce milieu est extraordinaire quand on est passionné et que l’on s’en donne les moyens.
AS-TU DES PROJETS PROFESSIONNELS ? ET PERSONNELS ?
Oui, j’ai eu des projets perso/pro cet été. Perso, j’ai conçu une bibliothèque sur-mesure pour le petit appartement de mon oncle. Pro, j’ai dû modéliser une billetterie/accueil avec un aménagement végétal pour que mon client puisse se faire valider son projet par la SNCF.
Peux-tu nous faire partager ton univers et tes inspirations ?
Forcément, je répondrais Le Corbusier, j’aime son architecture aérienne, légère et imposante dû à un matériau tel que le béton. Zaha Hadidavec sa vision futuriste et avant-gardiste de l’architecture, j’aime les courbes qu’elle forme dans ses œuvres et le lien entre l’intérieur et l’extérieur, elle va jusqu’au bout des choses. Mais j’apprécie plus l’architecture tournée vers la nature, qui se fonde dans leur environnement, avec par exemple : e-architect.co.uk / journal-du-design / jsa.no
J’aime beaucoup l’architecture norvégienne; je la trouve innovante, décalée tout en restant simple et respectueuse du milieu dans lequel elle s’intègre. J’ai aussi une énorme admiration pour les paysages grecs immaculé de blanc et de bleu. Je conseille aux étudiants de regarder The most extraordinary homes, si ce n’est déjà fait, sur Netflix. J’ai découvert de superbes architectures qui m’ont inspiré et des noms d’architectes que je ne connaissais pas. Il y a aussi l’émission Abstract, juste top !
Je te propose de découvrir quelques-uns des projets professionnels pour cette année 2020 que nos étudiants ont réalisé et présenté lors des oraux de fin d’année en Bachelor.
Je commence avec Julie en Design d’Espace et son projet de foyer multi-générationnel.
Mais avant, qu’est-ce que le design d’espace ?
DESIGN D’ESPACE
Le Bachelor en Design d’Espace forme des concepteurs d’espaces. Apprendre à concevoir des réalisations pérennes ou éphémères, aménager des lieux de vie intérieurs comme extérieurs, privés comme publics. Une formation, à la fois artistique et technique, qui pourra ensuite ouvrir les portes de l’architecture.
Les étudiants qui choisissent cette voie, sont entre autres, formés aux métiers de l’aménagement de l’espace, de l’architecture, des techniques de construction et de la scénographie…
Les deux années d’études du BTS Design d’Espace se concluent par le passage de l’examen. Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen. Ce projet permet de mettre en pratique leurs compétences et de montrer leurs capacités à s’investir dans un programme de design d’espace.
PROJET DE SYNTHÈSE DESIGN D’ESPACE
LA COHABITATION MULTIGÉNÉRATIONNELLE
PRÉSENTATION
Avec l’augmentation de la population et de l’espérance de vie, aujourd’hui nous commençons à faire face à des problèmes démographiques et socio-économiques. Face à ces nouveaux enjeux sociétaux des avantages dans la cohabitation multigénérationnelle se présentent. Ce mode de vie ancré dans la culture japonaise permet de resserrer les liens familiaux tout en ayant un avantage économique mais surtout de lutter contre l’isolement des personnes âgées.
Le foyer est au cœur de la vie de famille, c’est là que les liens familiaux se forgent et évoluent. Cependant, cela présente quelques inconvénients… dans les foyers multigénérationnels, vivre ensemble quotidiennement peut parfois être contraignant et des tensions peuvent émerger entre les habitants.
Le projet s’ancre dans ce contexte et ces contraintes. Le foyer se compose des grands-parents, de leur fille et de son conjoint, ainsi que de 2 enfants, dont un né d’une précédente union. La famille acquiert une maison située à Perpignan, dans le sud de la France, dans un quartier populaire et multiculturel de la ville, le bas Vernet. Bien qu’il possède un attrait peu valorisant, il reste un quartier dynamique avec des flux importants et une affluence conséquente au vu des nombreuses écoles, commerces, espaces verts et lieux de pratiques sportives.
En ce qui concerne les flux, le quartier est bien desservi par les transports en commun. La maison du 19e, se compose de deux étages, une terrasse au premier ainsi qu’une cour extérieure entourée de cabanons. A l’intérieur on y trouve de multiples pièces en enfilade, la maison est particulièrement sombre…
ATTENTES
Les clients sont amateurs de loisirs en plein air, par conséquent, c’est un point important à prendre en compte dans la rénovation de leur bien. Ils apprécient les grands espaces et aiment passer du temps ensemble. La maison étant grande, ils souhaiteraient que chacun ait son espace intime ; le rez-de-chaussée sera réservé aux grands-parents, le premier et deuxième étage avec son espace de vie ouvert, deux chambres et une suite parentale sera pour le reste de la famille.
L’objectif principal de la rénovation est d’amener de la luminosité dans la maison et de créer des espaces bien départagéspour ainsi favoriser la qualité de vie de toute la famille.
PROJET CRÉER DU LIEN et de l’espace ENTRE les habitants
Comment exprimer la proximité des liens familiaux pour un foyer multigénérationnelle, en partie recomposé, à l’aide de la verticalité et de la lumière ?
J’ai axé ma réflexion sur les mots lien, partage et mouvement. Une identité a été attribuée pour créer une homogénéité, son but est de rassembler les habitants et par conséquent cette famille. Elle se traduit par de longs poteaux qui accentuent la notion de lien et nous permet d’apprécier les volumes de la maison. Cette intervention minimaliste a pour but d’apporter de la modernité à l’édifice sans pour autant dénaturer le quartier avec une approche trop contemporaine.
La maison nous permet de jouer avec la verticalité, ce qui rend la structure plus aérienne. On jongle avec les pleins et les vides, la structure est allégée et nous permet de créer des liens entre les différents étages de la maison. Par précaution, le rez-de-chaussée réservé aux grands-parents, a été pensé aux normes PMR. La maison était très sombre, c’est pourquoi un patio intérieur entièrement vitré a été créé. Non seulement, il amène de la lumière mais il permet de créer un lien intérieur/extérieur et également un lien entre les étages.
Les 1er et 2ème étages sont attribués au reste de la famille. Comme au rez-de-chaussée, on ouvre et on optimise l’espace, on créer de grands espaces de partage. A l’intérieur de l’édifice, on garde la même charte graphique ; les poteaux nous aident à définir les espaces tout en laissant passer la lumière.
Le patio communique avec les étages. Une balustrade est installée, elle donne une impression de légèreté et étend la pièce. La dalle du 2e étage a été percée afin d’amener la lumière dans la pièce de vie. Les poteaux montent du 1er au 2e étage, ils accentuent le sentiment de hauteur, mais par la suite ils seront recouverts par un rideau végétal qui aura pour but d’apaiser les habitants et les tensions. De plus, ils créent une impression de mouvement cinétique lors du passage des gens.
Les extérieurs sont présents sur chaque étage, ce qui permet aux habitants d’avoir chacun leur espace de tranquillité. Les terrasses disposent de panneaux coulissants ajourés, ils permettent aux habitants de diriger l’ombre et la lumière très présente dans cette région. Ils peuvent ainsi profiter de l’extérieur à toute heure de la journée en étant protégés.
Afin d’accéder aux terrasses des passerelles ont été installées, elles accentuent le sentiment de légèreté donné au bâtiment. La passerelle du 2e étage est faite de verre pour que la lumière puisse circuler au maximum dans la pièce de vie du 1er étage. Au rez-de-chaussée les habitants peuvent se réunir et profiter de leur extérieur en étant abrité par les toits. C’est un lieu où ils pourront se réunir et partager du bon temps.
INTERVIEW
POURQUOI AVOIR CHOISI CE PROJET ?
Dans mon enfance, j’ai passé beaucoup de temps chez mes grands-parents. Cette maison du 19e siècle m’a toujours inspiré, depuis petite, je suis fascinée par les volumes et le dessin. Mes grands-parents vieillissants, ils avaient pour projet de réaménager le rez-de-chaussée. Je me suis inspirée de cette demande pour valoriser cette maison.
Ce projet était fictif. Cependant en observant mes grands-parents, j’ai pu constater que pour eux une maison de plain-pied avec des aménagements spéciaux pourraient leur rendre la vie plus facile et moins contraignante.
Je me suis également renseignée auprès d’un ami qui vit avec ses parents et son arrière-grand-mère, pour identifier les contraintes que peuvent avoir les familles multigénérationnelles.
POURQUOI AVOIR CHOISI DES ÉTUDES DE DESIGN D’ESPACE ?
Depuis petite, je suis passionnée par le dessin et je me suis très vite impliquée dans la représentation des espaces et leur modification. J’ai très vite su que l’architecture pouvait m’intéresser. J’ai intégré le BAC STI2D (Sciences Techniques de l’Ingénieur et du Développement Durable) où j’ai pris la spécialisation Architecture et Construction. Ce BAC m’a permis de comprendre les matériaux et d’être sensibilisée aux matériaux durables comme le bois. C’est donc grâce à une passion d’enfance et force de persévérance que je me suis dirigée vers le Design d’Espace.
QUELLES compétences as-tu acquis au cours de tes études ?
Mes études m’ont appris beaucoup de choses ! J’ai découvert une autre façon de penser, et d’autres façons de s’exprimer (photo / son / image / sculpture et autres médiums). L’expression plastique m’a beaucoup apporté, elle m’a permis d’exprimer mes émotions par des moyens physiques. C’est très libérateur et cela m’a permis de mieux me connaître et d’extérioriser certaines choses. C’est aussi là que j’ai le plus progressé en dessin, j’ai découvert différents outils et je sais maintenant que je ne peux pas me passer de mon stylo. Il me permet de faire des traits fins et vibrants, ce qui caractérise mon écriture graphique.
A force de découvertes et de recherches dans mon travail j’ai réussi à trouver mon style.
Le style est pour moi une continuité de nous-même, il me définit et me ressemble. Mon univers se caractérise par la légèreté, l’organique et un travail très axé sur l’enveloppe / double peau – pour moi cette approche est très précieuse, personnelle, elle protège de tout. J’utilise aussi souvent le bois dans mes projets, ce matériau robuste peut se montrer plus délicat et peut-être utilisé plus subtilement, c’est ce qui me plaît.
J’ai aussi appris à valoriser mon travail en exploitant mes qualités mais aussi grâce aux différents matières complémentaires comme le dessin, les logiciels de mise en situation et la mise en page de mes projets.
pour toi, quels sont les avantages et inconvénients du métier de designer ?
L’avantage est que l’on ne s’ennuie jamais ! Tous les projets sont différents et notre travail aborde l’architecture au sens large : architecture intérieure et extérieure/ urbanisme / scénographie / archi éphémère… et le mobilier. Différentes demandes, différents styles, différentes envies… C’est un travail varié où chacun peut trouver sa place et l’exprimer de multiples façons.
Ce métier nous oblige à nourrir notre créativité et nous renouveler pour être novateur et force de propositions. Mais comme partout, la perfection n’existe pas c’est un métier très exigeant qui demande beaucoup de temps et de rigueur ! Comme tous les métiers créatifs, il peut être envahissant dans notre vie quotidienne… il nous apprend à être organisés pour ne pas être dépassé !
Quelle est la suite après ton Bachelor ?
L’année prochaine, je poursuis ma scolarité en Mastère Design d’Espace à l’Esma Montpellier. Pour ce qui est de la suite, je ne sais pas encore… Le design d’espace est une discipline qui nous permet de faire beaucoup de choses. Cependant l’architecture éphémère et événementielle m’intrigue. J’ai l’impression que dans ce type d’architecture une approche plus philosophique peut être introduite.
L’architecture éphémère a une approche plus poétique et subtile.
Je m’intéresse également au travail In Situ ; j’accorde une importance particulière à m’inspirer de l’environnement qui entoure les projets et les rend si uniques. L’architecture événementielle me permettrait de travailler l’In Situ mais aussi l’architecture Signal, ces types d’architectures ont une approche particulière : impactante et poétique.
AS-TU DES PROJETS PERSONNELS et pro À VENIR ?
En ce moment, je m’intéresse à l’origami, je crée des formes qui peuvent influencer mon travail et développer ma créativité. J’essaie de travailler la matière, avec le bois et plus particulièrement des bâtonnets, je réalise des volumes ou des objets inspirés de Tadashi Kawamata, un plasticien Japonais extraordinaire. Je continue de dessiner les architectures / objets / sculptures et installations qui m’inspirent dans un carnet pour toujours les avoir à disposition.
Pour ce qui est des projets professionnels j’ai récemment reçu une demande pour créer un garde-corps végétalisé. Comme tout projet, il a commencé par un entretien pour déterminer les goûts, les envies du client. Comment envisage-t-il ce mur ? Décoratif, avec des plantes que l’on arrose peu et qui cache la vue, ou interactif, avec un potager vertical et des panneaux coulissants.
M’y connaissant peu dans ce domaine, et oui beaucoup de plantes sont mortes par ma faute… il est évident que des recherches vont être plus que nécessaires ! Mais j’ai une source sûre : ma mamie !!!
Ce que je vais proposer ? Il est encore trop tôt pour détailler mes idées. Mais suite à l’entretien, je vais sûrement partir sur un mur en bi-matière, bois et fer, et sur une structure irrégulière comprenant des jardinières et des plantes grimpantes.
Merci Julie pour ce projet ouvert sur la famille et la lumière ^^
Etudiant en Bachelor Design d’Espace à l’Esma Montpellier, il nous parle de son parcours, ses projets scolaires et personnels. Passionné de design au sens large luc_archi nous offre ses expérimentations sur son compte Instagram. Je trouve son profil pluriel, esthétique et intéressant. C’est pourquoi j’ai souhaité mettre en avant toutes ses facettes créatives ! Je te laisse les découvrir !
BONJOUR LUCAS, PEUX-TU TE PRÉSENTER À NOS LECTEURS ET RETRACER TON PARCOURS ?
Bonjour, j’ai 20 ans, je suis en première année de Bachelor design d’espace à l’ESMA à Montpellier. Je ne m’attendais pas à y étudier car après ma Terminale S, je souhaitais intégrer une école d’architecture. Je visais n’importe laquelle tant que j’étais pris et que j’allais enfin étudier ma passion. Bon ça ne s’est pas passé comme prévu… mais aujourd’hui je pense que cette formation va beaucoup m’apporter. Plus d’années d’études certes mais également plus d’expériences, qui me serviront pour la suite en école d’architecture.
Mon caractère ? Je fonce puis je réfléchis ensuite. Cela m’a souvent desservi mais je pense que ça me permet d’avoir une approche spontanée sur mon travail. Je prends chaque travaux scolaires ou personnels comme des défis et j’essaie d’en tirer le maximum. J’aime bien tout ce qui est manuel et je prends plaisir à construire et bricoler dans mon temps libre, même si on en a pas beaucoup !!!
Peux-tu me parler de ton processus de création pour tes projets de DE ?
Une fois que j’ai le sujet je ne peux pas m’empêcher de me projeter et souvent beaucoup d’informations me viennent en tête. Pourtant on nous répète souvent « avant de faire des dessins, faites d’abord l’analyse de votre sujet ». Il m’arrive d’avoir l’idée finale avant même de commencer mes recherches, mais bien sûr cette idée vient s’affiner et s’enrichir par mes recherches.
Je demande beaucoup l’avis de mes proches ou mes camarades de classe, parfois trop ! Mais je pense que c’est nécessaire d’avoir des avis différents puisqu’un architecte ne construit pas pour lui mais pour les autres. Les critiques sont constructives. Même si je sais que quand j’ai une idée je vais tout faire pour qu’elle soit approuvée.
Peux-tu me décrire ton univers ? Quelles sont tes références ?
Je ne pense pas avoir de « style », je pense qu’en tant qu’étudiant je peux et je dois m’aventurer dans tout ce qui est possible.
J’essaie de diversifier mes réponses.
J’avoue avoir toujours eu quelques préférences en therme d’architecture, je suis fasciné par l’Antiquité, la Renaissance ou l’aspect rétro. L’ornemental, pour moi, ne doit pas être oublié ou effacé. Ricardo Bofillest un bon exemple, ses architectures ont toutes un aspect « m’as tu vu » que j’admire. De l’architecture antique, j’en tire l’aspect spectaculaire. Un bâtiment doit être vu,doit provoquer une émotion « qu’elle soit bonne ou mauvaise » mais on ne doit pas rester indifférent devant une construction. Mon « style » c’est plus ma façon de voir et d’aimer l’architecture.
Quel impact a sur toi l’architecture ?
C’est vrai que j’ai toujours baigné dans le monde du bâtiment et ça m’a toujours attiré. Quand j’étais petit, j’aidais mon père et mon grand père, artisans, à construire des maisons, sur le moment je trouvais cela ennuyant mais ça m’a beaucoup appris.
Pour moi un bon architecte doit connaitre le terrain avant de dessiner un plan. La pratique est toujours plus constructive que la théorie. J’espère que j’aurais à nouveau l’occasion de participer à un chantier, poser du carrelage par exemple c’est la première chose qui me viens en tête. L’architecture est une façon de modéliser en réalité ce que j’ai dans ma tête, ça a un côté satisfaisant. Bon pour l’instant je modélise pas grand chose à part des maquettes mais quand même c’est du boulot !
J’ai découvert grâce à ton compte Instagram les superbes photos de tes maquettes. Peux-tu nous parler de cette étape dans ton travail ?
Une maquette permet « normalement » de nous aider à réfléchir, de voir les espaces, comment la lumière influe avec les volumes et par conséquent une maquette est en mouvement. Il faut bouger les pièces, mettre des personnages à l’échelle, ça aide beaucoup quand on est bloqué sur un projet ou qu’on ne sait pas part ou commencer.
Nous faisons aussi des maquettes de finalisation, on montre notre projet sous son meilleur angle, on le rend séduisant, c’est plus vendeur pour les clients. J’aime particulièrement cette phase d’un projet, surtout quand la maquette est terminée. C’est très minutieux, petit tips : plus l’échelle est petite et plus il y a de détails plus la maquette est énorme !
Sinon c’est gratifiant de voir son projet prendre forme, c’est là qu’on voit que toutes ses heures passées sur papier ou logiciel mènent à quelque chose de concret. Je porte beaucoup d’importance aux maquettes et je n’hésite pas à refaire plusieurs fois des éléments qui ne seraient pas comme je le voudrais.
Sur ton IG, tu partages tes créations graphiques, numériques et photo-montages à l’esprit vintage. Quelles sont tes diverses sources d’inspirations ?
En ce moment j’aime bien les oeuvres surréalistes, mes deux derniers projets, la bibliothèque de plage et l’assise sont liées et ont toutes les deux des influences du surréalisme.
Quand je fais un projet j’aime bien le développer au maximum, lui créer une ambiance, un univers;
Concevoir des visuels graphiques dans l’esprit d’un projet est un prolongement de celui-ci.
Que t’apporte Instagram et comment l’utilises-tu ?
J’utilise Instagram comme source d’inspiration et surtout car j’aime beaucoup la photo. C’est une nouvelle manière depuis quelques années de mettre en avant son travail, c’est un très bon support de communication et dans la profession d’architecte il faut savoir se vendre et communiquer sur ses projets. D’ailleurs je vous invite à me rejoindre @luc_archi !
Peux-tu nous faire partager tes liens IG et autres ?
C’est assez varié, design graphique et collage surréaliste à l’esprit rétro. Ce ne sont pas des comptes d’architecture, pour mes projets mes inspirations viennent de différentes formes de créations.
Comment te projettes-tu dans l’avenir ?
C’est assez compliqué de répondre à cette question, car les choses ne se passent jamais comme prévu ! Je n’aimerais pas connaitre mon futur, alors je vis un peu au jour le jour.
Aujourd’hui j’étudie ma passion. Demain, j’aimerais devenir architecte DE pour réaliser de grosses structures, des bâtiments publics, des grattes ciels alors je vais tout faire pour m’en donner les moyens et faire le métier qui me plait !
Les étudiants en Bachelor Design d’Espace 2e année ont découvert la scénographie théâtrale lors du workshop encadré par Daniel FAYET, pour la quatrième année consécutive.
La scénographie regroupe tous les éléments qui contribuent à établir l’atmosphère et le climat d’une production théâtrale : les volumes, les éclairages, le son, le décor et les textures. Un prolongement du sens du texte par une ambiance visuelle, une conceptualisation de l’espace au service d’une mise en scène.
Les principes de la scénographie : – faire sens, – l’espace comme outil de support, – l’esthétisme, – un espace qui intègre l’architecture qui l’accueille.
« ELLES DEUX » d’Emmanuel Darley
Deux filles, deux amies que rien ne peut séparer. Deux ados qui se projettent dans l’avenir et qui dessinent au futur une vie adulte où elles s’imaginent toujours côte à côte. Un jour, quelque chose se passe. L’une disparaît laissant l’autre, ses parents, tout… Elle prend un chemin de traverse et s’évanouit. L’autre poursuit sa vie, comme les parents de l’une, dans l’incompréhension, le trouble, le vide et l’oubli impossible. Et puis le temps passe. Beaucoup plus tard, un autre jour, alors qu’elles sont au presque bout de leur temps de vie, elles se retrouvent. L’une et l’autre côté à côte à nouveau. Que reste-t-il de leur histoire ?
Elles deux, est un triptyque du temps : le temps de l’avenir rêvé de l’adolescence d’abord, ensuite celui du passé qui sépare les êtres en chemin et enfin celui du temps de la mémoire qui s’efface.
Les étudiants ont été forces de propositions. Ils ont abordé la pièce « Elle deux » d’Emmanuel Darley sous différents angles : conceptuel et contemporain. Chaque projet a été abordé en groupe de manière pertinente et professionnelle.
Le texte fait des allers-retours avec le passé et progresse dans l’histoire des deux adolescentes à petits pas vers l’âge mûr. Les étudiants ont dû surmonter la difficulté d’une seule scène pour différents rapports temps et espaces; immerger les spectateurs sur plusieurs années, au sein d’une amitié bouleversée par la disparition inexpliquée de l’une des jeune fille et la perte de mémoire de l’autre à leurs retrouvailles.
Avoir un point de vu plus conceptuel qu’architectural, voilà le challenge relevé par les étudiants.
LA SéPARATION
De l’autre naît la séparation… Cette scénographie propose une structure modulable, qui se modifie tout le long de la pièce et intègre la notion de temps et de souvenir.
Le temps est présent tout le long de la pièce et en constante évolution, il rythme les scènes. Les panneaux -murs et décor- s’avancent vers le spectateur et se dissolvent au fur et à mesure, pour provoquer un sentiment d’oppression… et le mettre face à l’inévitabilité du temps qui passe et des souvenirs qui s’effacent.
Chloé BORRULL / Lucas DAMIE / Pauline LA CARBONA / Hugo LEDAN / MaximeRAMOS
L’ARBRE DE VIE
Et puis le temps passe… La scénographie s’appuie sur différentes notions telles que le temps et son cheminement, la rivalité, la séparation, la distance et les retrouvailles.
Le temps : continuité indéfinie, milieu où se déroule la succession des événements et des phénomènes, les changements, mouvements, et leur représentation dans la conscience. Le temps est une force qui agit sur le monde, il a la propriété de faire vieillir l’ensemble des éléments et êtres vivants qui composent l’univers. Les personnages vont faire évoluer l’arbre au centre de la scène, la croissance de l’arbre représente ici le temps qui passe, une ellipse temporelle. Egalement présentes, les racines qui se déploient en même temps que l’arbre, celles-ci représentent les souvenirs.
Inspirée par le constructivisme et ses formes géométriques et organiques, la scénographie intègre la séparation de la scène pour évoquer la rivalité et les chemins différents qu’empruntent les deux filles. Sans pour autant la fermer, les personnages se déplacent du fond vers l’avant donc du passé vers l’avenir, pour se retrouver après toutes ces années.
Ce projet à confirmer mes espérances et mon désir de me diriger vers ce métier.
Lola
Lola Deperauw / Norman Dupeux / Elian Houlès / Louis Hardeman
LE PARCOURS
Rien ne se passe comme prévu… La scénographie met en avant le contraste entre le réel et l’imaginaire : la structure est la base de l’amitié tandis que la lumière reflète les lignes déstructurées et droites au sol et représentent la relation tel quelle est et la vie rêvée !
La scène se lit à l’endroit et à l’envers et propose une étude psychologique des personnages basée sur le souvenir et l’imagination. Les personnages déambulent sur le parcours de leur vie et amitié semées d’obstacles, avec l’amour, la famille, le jugement de la société et la maladie…
Ce workshop nous a permis de sortir de notre zone de confort !
Emma Banchereau / Charlotte Malfettes / Orianne Perignon / Emilie Toreilles Carla Zaccarelli
Je suis allée à la rencontre de tes professeurs et les ai interviewés au travers d’un portrait chinois artistique.
Je suis un peu obsessionnelle… je fais beaucoup de listes… j’ai donc pensé qu’il serait intéressant de lister les préférences artistiques, architecturales ou graphiques de tes enseignants pour faire plus ample connaissance. Et pour cela pourquoi pas faire un portrait chinois ?
Le portrait chinois est un questionnaire, où il s’agit d’identifier des goûts ou des préférences. Surtout ne pas réfléchir et répondre du tac au tac… Un enseignant répond à un questionnaire en fonction de la matière enseignée. Laurence Roques, professeur en Design d’Espace, s’est prêtée au jeu avec quelques difficultés de choix, je la comprends !!! MERCI ^^
BONUS
Pendant l’interview, Laurence, qui a eu du mal à faire ses choix, me lance :
j’adore ne pas aimer !!!
L’idée m’a plu, je lui ai proposé du tac au tac d’enchainer sur son CONTRE portrait chinois ! C’est vrai, Laurence a répondu plus facilement ! Voici en bonus ce qu’elle ne serais pas…
J’ai préparé une série d’articles de Montpellier à Nantes en passant par Toulouse. Je te propose de découvrir quelques-uns des projets professionnels pour cette année 2019 que nos étudiants ont réalisé et présenté lors de leur oral de BTS.
Après l’article sur le projet en Design d’Espace de Sarah, je continue avec Léo et son projet sur l’aménagement d’une place en skatepark.
Mais avant, qu’est-ce que le design d’espace ?
DESIGN D’ESPACE
Le BTS en Design d’Espace forme des concepteurs d’espaces. Apprendre à concevoir des réalisations pérennes ou éphémères, aménager des lieux de vie intérieurs comme extérieurs, privés comme publics. Une formation, à la fois artistique et technique, qui pourra ensuite ouvrir les portes de l’architecture.
Les étudiants qui choisissent cette voie, sont entre autres, formés aux métiers de l’aménagement de l’espace, de l’architecture, des techniques de construction et de la scénographie…
Les deux années d’études du BTS Design d’Espace se concluent par le passage de l’examen. Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen. Ce projet permet de mettre en pratique leurs compétences et de montrer leurs capacités à s’investir dans un programme de design d’espace.
PROJET DE SYNTHÈSE DESIGN D’ESPACE, SÉRIE 4
L’ESPRIT SKATE
PRÉSENTATION
Située dans le quartier Compans, la place de l’Europe est la plus grande place du centre ville de Toulouse avec une superficie de 12.000 mètres carrés hors aménagement. Malgré sa superficie, elle est aujourd’hui désertée du fait d’un manque d’activités. Elle se trouve juxtaposée aux jardins de Compans qui eux connaissent un réel succès.
Afin de dynamiser la place de l’Europe, la ville de Toulouse lance un appel à projet concernant le réaménagement de la place. Le cahier des charges comprend : l’aménagement de 8000 mètres carrés, la réalisation de mobiliers urbains, une guinguette d’environ 40m2 avec terrasse ombragée et local technique, des sanitaires.
La place de l’Europe est actuellement désertée des Toulousains, seulement quelques enfants à vélo ou skateurs la pratiquent. Un aménagement proposant à la scène de skate Toulousaine de faire vivre la place ne peut que l’aider à la dynamiser.
PROJET & AXE Une agora en résonance avec son temps
L’enjeux étant de dynamiser cette immense place désertée des Toulousains en faisant entrer cette culture urbaine qu’est le skate dans leur quotidien. Faire cohabiter ces deux usagers sur la même place, sans les séparer était le challenge. Il me fallait un moyen d’inviter skateurs et piétons à investir la place sans que l’un ne gène l’autre.
Le skate se pratiquant aux origines dans la rue, le premier dessin d’aménagement a été créé à partir des différentes circulations possibles au sein de la place.
Tracer les grands axes afin de créer des rues intérieures. Une vingtaine de mobiliers aménagent les espaces ainsi dessinés.
Ces mobiliers accueillent trois fonctions : un bac végétal au centre, une assise pour les piétons et une rampe de skate.
Afin que les trois éléments soient en harmonie, l’espace végétal, clé de cette cohabitation, se trouve au centre : zone tampon entre l’assise et la rampe de skate. Elle sécurise les assises vis à vis du skate, apporte de l’ombre, fait entrer de la végétation au sein de cette place. Le skateur, lui, vient pratiquer pour son propre plaisir, dynamisant ainsi la place en divertissant le piéton placé en tant que spectateur au centre de celle-ci.
Le second élément du programme se trouve être la micro architecture. Une guinguetteavec une terrasse en hauteur permettant aux usagers de prendre de la hauteur et un meilleur point de vue sur l’activité de la place. Cette architecture est traitée de la même manière que les mobiliers, afin que l’ensemble soit homogène.
Mobiliers comme architecture sont « skatables » c’est à dire praticable, réalisant un « spot de skate géant », fantasme de plus d’un skateur ! Bien que l’aspect skatable de la place est explicite, il nécessite un regard affuté par la pratique afin d’en déceler les figures possibles et « lines ».
Au-delà des contraintes d’aménagement, se dressent des enjeux bien plus conséquents. Redonner une place à cette pratique qu’est le skate, redonner vie à un espace urbain délaissé en y faisant entrer cette culture urbaine. Revaloriser une place par l’art du skate à l’image de Macba à Barcelone, et faire de ce lieu un emblème de la ville de Toulouse et de sa culture du skate jusque là peu mise en avant. Un lieu de mise en scène de l’esthétisme de ce sport, un espace urbain repensé par un regard pratique, des formes nouvelles pour des fonctions adaptées.
La scène de skate Toulousaine, au coeur de la ville, une agora en résonance avec son temps.
INTERVIEW
POURQUOI AVOIR CHOISI CE PROJET ?
Ce projet étant l’aboutissement de mon BTS,
il m’a permis de réaliser un rêve d’enfant
en quelque sorte.
Je suis entrée en Design d’espace avec la volonté de dessiner des skateparks, ce projet m’a permis entre autre de réaliser ce rêve ! Le contexte de la place m’a fortement poussé à dessiner ce projet, en effet, c’est sur cette place que j’ai faitmes premiers pas en skateboard. Dix ans plus tard, en voyant le projet d’aménagement prévu pour la place, je me suis dit que c’était le moment d’y rajouter mon grain de sel afin de conserver l’esprit skate de cette place.
COMMENT S’EST PASSÉ LA COLLABORATION AVEC L’ANNONCEUR ?
Le projet étant fictif , il n’a malheureusement pas été présenté à la ville de Toulouse.
J’ai cependant présenté le projet à de nombreux skateurs locaux qui m’ont donné d’excellents conseils et retours afin de rendre le projet plus cohérent. Nombreux auraient voulu voir ce projet se réaliser.
QUELLES ONT ÉTÉ TES SOURCES D’INSPIRATIONS ?
Deux approches dans ce projet ont leurs propres inspirations, l’approche formelle concernant mes mobiliers ainsi que l’organisation de la place fût dessinée par la pratique du skate elle même. Une forme résultante d’une fonction, de la pratique de l’urbain.
Pour la seconde approche, plus philosophique j’ai étudié le travail du plasticien Raphaël Zarka et de sa réflexion autour du skate auprès de deux de ses ouvrages : « La conjonction interdite » traitant du skate en tant que pratique urbaine et « Riding modern art » un recueil photographique revenant plus à l’approche formelle.
Ce va et vient avec ses différents travaux m’ont permis de dessiner ce projet n’étant non pas une sculpture ni un skatepark mais une place publique.
AUJOURD’HUI APRÈS L’OBTENTION DE TON BTS, COMMENT ENVISAGES-TU LA SUITE ?
Une nouvelle aventure démarre pour moi, j’entre en L1 d’architecture à l’ENSA de Saint-Etienne où je souhaite poursuivre jusqu’au master afin de décrocher le diplôme d’architecte.
AS-TU DES PROJETS PERSONNELS À VENIR ?
Mon objectif actuel est de me faire un maximum de bagages afin de pouvoir exercer plus tard en tant qu’architecte bien que je ne sache exactement dans quel domaine, c’est aujourd’hui ma passion pour l’architecture et le dessin qui me guide.
Ma formation de Designer d’espace m’ayant donné une approche plastique de l’architecture, c’est maintenant l’approche technique que je souhaite développer afin d’acquérir une certaine polyvalence me permettant de travailler sur un champ large (architecture événementielle et pérenne, urbanisme ou aménagement …)
Merci à Léo, à ta vision d’un espace urbain vivant et d’une mixité positive entre skateurs et riverains. Bonne continuation !
J’ai préparé une série d’articles de Montpellier à Nantes en passant par Toulouse. Je te propose de découvrir quelques-uns des projets professionnels pour cette année 2019 que nos étudiants ont réalisé et présenté lors de leur oral de BTS.
Je commence avec Sarah en Design d’Espace et son projet sur l’aménagement des abords du lac de la Vène en harmonie avec l’environnement.
Mais avant, qu’est-ce que le design d’espace ?
DESIGN D’ESPACE
Le BTS en Design d’Espace forme des concepteurs d’espaces. Apprendre à concevoir des réalisations pérennes ou éphémères, aménager des lieux de vie intérieurs comme extérieurs, privés comme publics. Une formation, à la fois artistique et technique, qui pourra ensuite ouvrir les portes de l’architecture.
Les étudiants qui choisissent cette voie, sont entre autres, formés aux métiers de l’aménagement de l’espace, de l’architecture, des techniques de construction et de la scénographie…
Les deux années d’études du BTS Design d’Espace se concluent par le passage de l’examen. Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen. Ce projet permet de mettre en pratique leurs compétences et de montrer leurs capacités à s’investir dans un programme de design d’espace.
PROJET DE SYNTHÈSE DESIGN D’ESPACE, SÉRIE 1
Aménagement d’un parcours initiatique
PRÉSENTATION
Mon projet consiste en l’aménagement des abords du lac de la Vène, à Bugarach, village dans le Sud de la France. Ceci afin de rendre le lieu plus accessible et attractif pour les locaux et les touristes.
Tout en étant pédagogique, l’aménagement permettra l’observation et la sensibilisation à la nature.
Différents points seront investis autour du lac : une zone de pique-nique, des espaces de baignade et repos, d’observation ainsi que de pêche.
PROJET & AXE Créer du lien entre l’Homme et la nature
La mairie de Bugarach m’a fait une demande d’étude de faisabilité pour la réalisaton du projet. En regard de la demande, l’aménagement pourrait constituer un parcours initiatique. Les individus ressortiraient changés de la promenade autour du lac. Comment celle-ci va-t’elle transformer le regard pour mener à un réflexion sur soi ? Après l’observation de formes similaires entre l’Homme et la nature, le projet pose ici la question de leur lien.
L’empreinte de l’Homme sur la nature passera par le choix du bois non traité pour les constructions mais aussi par la forme de celles-ci, reprenant l’idée de la racine, qui sort et s’enfonce dans la terre. Les structures ponctueront l’espace de la promenade. A aborder telle des installations in-situ, elles dialogueront avec le paysage, l’eau, la flore. Aussi, elles vieilliront avec le temps, pour s’intégrer d’avantage à l’environnement. Au sol, un chemin guidera le visiteur. Celui-ci paraîtra comme tracé passage après passage. L’aménagement orientera le regard. Ceci passera par des cadrages, des formes. Le mobilier, par son ergonomie, positionnera l’individu en regard des intérêts que le paysage offre.
Le projet inclus aussi la présence, gravés sur le bois des mobiliers à la façon d’un randonneur, de citations / de mots, en relation avec les idées à transmettre.
ZONE PIQUE-NIQUE
S’implanter
Une structure en bois sort du sol pour former un banc. Puis, une autre vient créer une table devant le banc déjà présent. Assis là, un point de vue horizontal vers le lac s’offre au visiteur. Derrière, un barbecue est déjà là. En été, l’arbre, un érable champêtre, fait de l’ombre.
PLONGEOIR
Plonger
La même structure en bois sort du sol pour venir envahir un plongeoir déjà confectionné en un tronc de bois mort. Par cette greffe, celui-ci est renforcé et stabilisé.
BAIN DE SOLEIL
«O temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices Suspendez votre cours ! Laissez-nous savourez les rapides délices Des plus beaux de nos jours !» Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques , «Le Lac», 1920
Au bord de l’eau, on trouve une structure qui permet de s’allonger tranquillement, en regard du lac. Elle est telle la racine de l’arbre sur la gauche, qui ressort de terre.
ASSISES
Propagation
Dans cette zone, le terrain est en dénivelé. Les structures seront installées dans la continuité des pins parasols, qui feront d’ailleurs de l’ombre. Celle-ci permetront de s’asseoir ou s’allonger.
ZONE BOISÉE
«Chaque Homme doit inventer son chemin» Jean-Paul Sartre, Les Mouches, 1943
Par la suite, le visiteur arrive sur une structure en bois, mais celle-ci monte finalement sur un arbre, l’obligeant à s’arrêter et lever la tête. Il va ainsi se retrouver face à la grandeur et la verticalité des arbres. Il continuera alors son parcours sur le chemin de terre.
PLATEAU D’AFFECTATION LIBRE
Autrefois, dans l’Aude, Cers, père des vents était accusé de ravager les récoltes des paysans. La déesse Nore ainsi que les lutin Bug et Arach étaient les plus honorés, ils veillaient sur les habitants. Ainsi, ils implorèrent Jupiter de délivrer le pays des colères de Cers. Bug monta alors sur les épaules de Arach afin de se faire entendre. Jupiter finit alors par dresser un rempart protecteur, fait du même mont sur lequel s’étaient placés les deux lutins pour l’implorer : le pic de Bugarach. Finalement, toute la plaine du Roussillon et le plateau des Corbières ne craindront plus les colères désastreuses de Cers.
A la croisée de plusieurs chemins, on trouve une surface qui prend la forme d’une souche d’arbre. Le marcheur devra choisir sa direction. Mais il pourra aussi choisir de s’installer sur ce plateau, de se l’approprier comme il le souhaite.
ASSISE
«Mes espaces sont fragiles : le temps va les user, va les détruire» Georges Perec, Espèces d’espaces, 1974.
Ici, la racine sort de terre comme un renflement, elle prend la forme d’une assise à différentes hauteurs. Chacun s’y installe comme bon lui semble, vers le lac ou le chemin.
DIGUE ET CRÊTE DE DIGUE
«Je plie, et ne romps pas» Jean de la Fontaine, Le Chêne et le Roseau, 1668.
Afin de pouvoir faire le tour du lac dans sa totalité, un pont permettra de traverser la digue en toute sécurité. Il connectera les deux parties de la crête de digue. Cette zone constitue un point de vue à 360 degrés, avec une vue sur l’ensemble du lac, le pic, le village au loin. L’axe vertical de la crête de digue sera parsemé de tronc d’arbres.
INTERVIEW
POURQUOI AVOIR CHOISI CE PROJET ?
J’ai choisi ce projet car j’ai grandi à Bugarach, mes parents y vivent d’ailleurs toujours. Le lac est donc un lieu qui me tient à coeur, et que je connais par coeur ! De plus, j’avais déjà en tête de travailler sur un projet de micro-architectures en lien avec la nature. Je souhaitais aussi que la force du projet réside dans le message véhiculé, qu’il raconte quelque chose par sa dimension poétique et philosophique.
COMMENT S’EST PASSÉ LA COLLABORATION AVEC L’ANNONCEUR ?
Pour le projet, je me suis inspirée d’une demande qui avait été déjà faite par la mairie afin d’aménager ses abords. Aussi, mon papa étant le maire du village, j’ai pu dialoguer avec lui sur les possibilités d’aménagement.
Actuellement, mon travail est exposé dans une salle au château de Bugarach.
QUELLES ONT ÉTÉ TES SOURCES D’INSPIRATIONS ?
J’ai tout d’abord été inspirée par la nature elle même, en l’observant, c’est d’ailleurs de là qu’ont débuté mes recherches pour le projet. J’ai ensuite regardé le travail de différents artistes travaillant en rapport avec la nature, tel que le courant de l’Arte Povera avec Giuseppe Penone par exemple.
J’ai aussi acheté le livre Architecture Nature, qui correspond tout à fait aux idées de mon projet.
PEUX-TU NOUS PRÉSENTER TON AXE ET SA PROBLÉMATIQUE ?
Comment, la promenade autour du lac, va-t’elle transformer le regard pour mener à un réflexion sur soi ? Après l’observation de formes similaires entre l’Homme et la nature, le projet pose ici la question de leur lien.
L’axe retenu se défini par le verbe « s’enraciner ». Il pose la problématique de l’empreinte de l’Homme sur la nature. Le projet montera que celle-ci peut être subtile, en harmonie avec l’environnement.
AUJOURD’HUI APRÈS L’OBTENTION DE TON BTS, COMMENT ENVISAGES-TU LA SUITE ?
Je suis partie pour rentrer en deuxième année de licence à l’école d’architecture de Montpellier. Je ne sais pas trop où cela va me mener, car je n’ai pas la volonté de devenir architecte. Mais cela va me permettre de découvrir d’autres enseignements, que l’on ne trouve pas dans le BTS. Mon plus grand projet est celui de voyager, et je sais que l’école d’architecture offre plusieurs possibilités d’Erasmus.
AS-TU DES PROJETS PERSONNELS À VENIR ?
Ce qui me plairait, dans la finalité, c’est travailler l’installation, la scénographie ou la micro-architecture, dans le même esprit que mon projet professionnel.
Merci à Sarah. Bonne continuation. La suite de tes études et tes voyages te permettront de faire ton choix professionnel et pourquoi pas les trois !
J’ai pris des nouvelles de nos étudiants qui en fin de 1ère année ont dû effectuer un stage de 5 semaines en entreprise (agence, studio, free-lance…)
Pour cette saison 2019, j’ai demandé à Guillaume de se prêter au jeu ! Un est jeune homme d’apparence réservé mais qui sait prendre des initiatives positives en allant jusqu’au bout de son idée. Il a surtout un bon sens de l’humour ! Nous avons évoqué son stage et ses influences…
J’ai réalisé mon stage dans le cabinet d’architectes MCFG. Le travail de l’agence s’oriente autour de la construction de maisons et d’extensions en proposant des réponses contemporaines et innovantes, l’entreprise intervient notamment dans le cas de projets en secteur sauvegardé.
Trois mots pour définir ton stage
Dynamique
Enrichissant
Passionnant
Comment t’es tu intégrée à l’équipe et comment s’est passée la collaboration ?
Le stage c’est super bien passé ! Pour ce qui est de l’intégration j’ai rejoint l’équipe en pleine nuit au milieu d’une forêt, nous étions tous vêtus de tuniques noires une torche à la main, et après quelques chants satanique et le sacrifice d’une marmotte, le lendemain, c’était comme si j’avais toujours fait