Série culte du blog, instructive et informative, surtout pour les futurs étudiants en 3ème année, je te propose de découvrir quelques-uns des projets professionnels pour cette année 2021, que nos étudiants ont réalisés et présentés lors des oraux de fin d’année en Bachelor.
Je commence avec Chloé en Design d’Espace et son projet sur l’aménagement d’un cabinet paramédical.
Mais avant, qu’est-ce que le design d’espace ?
DESIGN D’ESPACE
Le Bachelor en Design d’Espace à l’ESMA, forme des concepteurs d’espaces.
Apprendre à concevoir des réalisations pérennes ou éphémères,
aménager des lieux de vie intérieurs comme extérieurs, privés comme publics.
Une formation, à la fois artistique et technique, qui pourra ensuite ouvrir les portes de l’architecture.
Les étudiants qui choisissent cette voie, sont entre autres, formés au métier
de l’aménagement de l’espace, de l’architecture, des techniques de construction et de la scénographie…
Les deux années d’études en Bachelor Design d’Espace se concluent par le passage en Mastère après l’obtention de l’examen de fin d’année.
Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen.
Il permet de mettre en pratique leurs compétences et de montrer leur capacité à s’investir
et réaliser un projet réel dans sa totalité.
PROJET DE SYNTHÈSE DESIGN D’ESPACE
CRÉER UN LIEU SEREIN ET LUDIQUE
PRÉSENTATION DU PROJET ET ATTENTE
Le projet consiste en l’aménagement d’un cabinet paramédical pour trois orthophonistes et une psychologue, travaillant toutes avec des enfants de 0 à 14 ans, ayant vécu ou non des traumatismes psychomoteurs.
Pour cela, elles ont fait l’acquisition d’une ancienne habitation à Seilh, une commune dans le nord
de Toulouse. Cette dernière ne répond donc pas à leurs besoins, ainsi qu’à ceux de leurs patients…
Elles demandent alors dans le cahier des charges : 4 locaux comme bureaux indépendants, une salle d’attente, un espace privé avec une cuisine, des sanitaires publics et privés, ainsi qu’un parking.
UN ESPACE MéDICAL à l’inverse des idées reçues
Comment rendre un lieu dédié à la santé moins angoissant, ainsi qu’introduire la notion de sérénité,
quand la vision des professionnels de santé est d’instaurer du lien ?
Ces quatre professionnelles de santé accueillent de jeunes patients, il a donc été important
d’avoir une problématique bien ciblée afin de proposer une réponse qui pourra correspondre
aux besoins des patients.
J’ai donc cherché, tout le long du projet, à faire en sorte de rendre l’idée du cabinet médical moins angoissante pour le jeune enfant, car elle peut être une source de stress.
J’ai souhaité sortir de cette idée médicale froide, notamment en profitant de cette maison et de son jardin
qui symbolisent le calme, la sérénité et un esprit chaleureux, de confiance, qui sont des points essentiels pour les maitres d’ouvrage qui cherchent à sortir d’une simple relation patient/médecin, en instaurant une grande proximité entre eux.
Les enfants venant dans ce cabinet ont besoin d’apprendre ou réapprendre, de confort, le tout apporté par un esprit ludique.
Je me suis alors basée sur l’approche Snoezelen, qui est un concept qui consiste à provoquer l’interaction par les matériaux, les formes ou les couleurs, dans le cadre du handicap et du polyhandicap,
afin de diminuer les comportements difficiles qu’il peut y avoir lors d’une séance.
LE CERCLE Créateur de lien
Je me positionne sur l’utilisation du cercle, étant une forme qui permet un certain pied d’égalité, l’idée de créer du lien sans « séparer », ce qui permet d’apporter ce côté chaleureux supplémentaire.
Ce cercle vient alors se décliner dans l’infrastructure, créer des installations interactives permettant assises et aires de jeux.
On retrouve un travail de différentes anamorphoses (procédé qui à un point de vue unique) qui permet
de découvrir un motif bien précis, afin d’amener l’enfant à vouloir se déplacer dans l’espace, à aimer découvrir de nouveaux points de vue.
Notamment à l’entrée par la découpe du mur, ou encore dans le couloir menant aux bureaux, où les patients doivent passer à travers ce qui symbolise un sas de décompression, indiquant à l’enfant le moment
entre l’espace attente/jeu à l’espace de travail où il faut redevenir calme.
Dans les bureaux on retrouve une structure au sol faite en mousse, qui permet de créer une continuité
de ce sol pour supprimer tables et chaises, afin d’éviter un côté « scolaire » qui pourrait être assimilé à un lieu stressant, ou déranger la concentration de certains patients, tout en apportant confort par les matériaux.
Les couleurs s’orientent vers le pastel afin de stimuler l’oeil, sans non plus trop infantiliser les plus grands.
Etant un bâtiment recevant du public, il est important d’inclure les personnes à mobilité réduite.
C’est pourquoi cette structure offre des pentes afin de faire participer une personne en fauteuil roulant, sans l’exclure de l’installation.
En plus du concept Snoezelen, je me suis basée sur le travail en anamorphose de Felice Varini
au Grand Palais de Paris notamment, où l’artiste offre une vision unique du bâtiment grâce à ses cercles colorés, ainsi que sur le travail de Verner Panton avec son installation Visiona 2, qui traite la forme à partir de la courbe du corps, pour amener un important confort.
Je me suis énormément intéressée à ce qu’il se fait dans des écoles primaires, bibliothèques ou aires de jeux que l’on peut retrouver dans certains pays asiatiques, qui mettent vraiment en avant cette idée de
créer une structure avec laquelle l’enfant pourra interagir avec tout son corps, et également son imagination
par le choix de formes non subjectives.
INTERVIEW
POURQUOI AVOIR CHOISI CE PROJET ?
J’ai choisi ce projet d’une part pour travailler la notion de bâtiment public, devant respecter de nombreuses normes, et d’une autre pour le contexte de la relation entre l’enfant et le monde médical.
Travailler pour une cible si jeune pousse à revenir en arrière et se demander ce que l’on aurait aimé voir, et donc travailler différemment que pour une tranche d’âge plus élevée.
Le monde des enfants est extraordinaire à étudier et à imaginer. Ce changement de position est super intéressant ! Cela permet également d’imaginer à comment donner des souvenirs qui vont marquer un jeune esprit, qui se rappellera toujours d’une maison atypique où il venait apprendre et grandir, et je trouve
que c’est un des points-clés des objectifs de ce projet.
COMMENT C’EST PASSé LA COLLABORATION AVEC L’ANNONCEUR ?
La demande est réelle, mais les maitres d’ouvrage travaillent avec des personnes de toutes tranches d’âge. J’ai modifié ce détail afin de vraiment travailler ce que je cherchais à découvrir dans le design d’espace.
J’ai beaucoup discuté avec elles sur leurs besoins, leur vision de leur métier et de leurs relations
avec les patients, et la proposition apportée leur a vraiment plu !
Elles réfléchissent d’ailleurs à intégrer ces structures interactives dans le coin « pour les plus jeunes ».
POURQUOI AVOIR CHOISI CES éTUDES ?
J’ai toujours été passionnée par le dessin. Je dessine depuis vraiment toute petite, mais j’ai toujours eu
un esprit très scientifique qui adore rechercher, définir des solutions à des problèmes.
Après un bac scientifique je me suis naturellement dirigée dans cette voie artistique qui me manquait,
et qui me permet d’allier ces deux côtés de ma personnalité !
Pour toi, quels sont les avantages et les inconvénients
de ce métier ?
Dans ce métier, il est possible de toucher à énormément de domaines, que ce soit de l’aménagement intérieur, du design d’objet, l’aménagement urbain, et bien d’autres, ce qui permet de ne pas s’en lasser !
Être designer d’espace ou architecte, c’est offrir
la réalisation d’un projet, rendre possible une envie…
c’est tout simplement rendre l’imaginaire d’une personne réel.
On est poussé à toujours chercher et se renseigner sur toutes sortes de nouveautés afin d’innover et évoluer dans le temps qui lui n’arrête pas d’avancer, cela permet donc d’avoir une grande curiosité en plus
d’une culture artistique et technique importante.
L’inconvénient principal serait selon moi la pression qui vient après la réalisation d’un projet, l’idée de se dire
si la réponse apportée est vraiment la bonne, si elle convient, si tout simplement mon projet tient la route !
Après, il y aura sûrement la pression de toute la partie administrative, mais je n’y suis pas encore !
La suite après l’obtention de ton bachelor ?
À la prochaine rentrée, j’entre fièrement en L2 à l’école d’architecture de Montpellier, l’ENSAM, où je pourrai
à la fois mettre à profit ma formation au sein de l’ESMA, ainsi que continuer dans les études pour arriver
au diplôme d’architecte, mon prochain objectif professionnel.
Quels sont tes projets personnels/pro à venir ?
Pour l’instant, je cherche à continuer l’apprentissage des outils techniques avec les logiciels, mais aussi
les méthodes de représentation graphique afin d’explorer ce domaine pour perfectionner mon propre style
et rendre mes créations encore plus personnelles.
Je continue de dessiner, je ne m’arrête jamais, j’adore particulièrement le dessin d’observation, en passant par des portraits réalistes ou en croquis rapide. Je trouve que c’est un sujet de dessin très intéressant,
il permet d’analyser matériaux, lumières, contrastes, courbes, et qui amène à poser un oeil différent
sur ce qui nous entoure.
Merci Chloé pour ce projet qui plaira aux enfants et grâce à cela rassurera les parents ^^
Bonne continuation !