Un Blow-Up, c’est quoi ?!
Blow-Up c’est avant tout un film culte, de Michelangelo Antonioni. Blow-Up est le genre de film
que l’on peut voir et revoir; un film casse-tête, un labyrinthe qui offre à chaque vision des surprises,
des interrogations, des secrets, et que des cinéphiles psychopathes connaissent par cœur, plan par plan.
Le Blow-Up qui nous intéresse aujourd’hui, est une pépite pour cinéphile : le web-magazine proposé
par Luc Lagier, sur Arte, qui pose un regard ludique et décalé sur le cinéma.
Un format court entre 5 et 25 minutes, dynamique, fascinant et curieux avec des montages thématiques comme : le bleu au cinéma, les extra-terrestres au cinéma, The Big Lebowski en 5 minutes, ou encore,
c’est quoi Nathalie Portman ?
Les étudiants de Prépa Design, ont relevé la Mission Impossible du Blow-Up artistique.
En se documentant sur l’ensemble de l’œuvre d’un artiste, nos étudiants ont monté une vidéo avec voix-off, pour présenter l’essentiel d’un artiste, de leur choix.
Un designer a toujours une signature qui fait que son travail est reconnaissable entre tous, des couleurs de prédilections, des cadrages particuliers, une facture picturale, des thèmes de prédilections, des inspirations, un contexte, une époque…
C’EST QUI ou plutôt c’est quoi FRANK LLOYD WRIGHT ?
Lorsque je me suis inscrite à l’Esma, j’étais attiré par le cursus architecture d’intérieur.
Après avoir parcouru la liste des architectes pour ce projet de blow-up, et regardé tous les profils des architectes, j’ai choisi de travailler sur Frank Lloyd Wright car il construit en s’adaptant à l’environnement.
La nature est centrale dans ses projets. C’est tout de suite ce qui m’a plu, je suis moi-même très engagée dans l’écologie, la préservation de la nature et de l’environnement.
Il faut savoir que je me suis inscrite très tard à l’Esma et donc j’ai eu ce challenge du blow-up à construire
en une semaine seulement !
L’exercice de monter une vidéo en une semaine alors que je n’y connaissais rien m’a tout de suite plus
et je me suis mise à fond dans le projet. D’autant plus que le montage est quelque chose que je n’avais jamais fait, mais qui m’attire.
Pour commencer, j’ai fait beaucoup de recherches sur FLW notamment sur YouTube avec des interviews pour l’écouter parler, comprendre ses idées, ses références et l’analyse de son architecture ; j’ai commencé à voir ce que je pourrais utiliser. Les recherches sont très importantes dans tout projet,
les documentaires sur FLW m’ont aidé à me plonger dans le sujet. Le plan de mon blow-up a commencé
à se dessiner dans ma tête.
Il me semblait important de retracer les débuts pour comprendre, c’est quoi FLW, comment il s’est construit, grâce à qui et avec quelles influences. J’ai notamment mis l’accent sur des points essentiels comme
le style Prairie qu’il a créé et l’adaptation de ses constructions à l’environnement.
J’ai dû apprendre à monter une vidéo, j’ai donc regardé des tutos sur YouTube, c’est un outil très utile
pour apprendre et cela m’a beaucoup servi ! Cet exercice du blow-up est intéressant, car il m’a permis d’apprendre quelque chose de nouveau.
Une fois le blow-up monté, la voix enregistrée et la musique insérée, le film était prêt pour le jury
à qui nous devions le présenter en début d’année. Mon oral s’est très bien passé les trois membres du jury étaient très sympa, il y a directement eu une proximité qui m’a permis de m’exprimer comme je le voulais,
ce dont je n’avais pas vraiment l’habitude venant d’une fac où nous étions 200 par promotions.
J’ai pu montrer mon film puis discuter avec les jurys de mes choix, de ce que j’avais appris et aussi pourquoi j’étais là. J’ai aussi pu échanger sur ce que j’aurais pu modifier sur mon blow-up comme la longueur,
j’aurais pu beaucoup plus parler de ses travaux notamment de toute la partie design de mobilier
que j’ai omis de présenter.
En conclusion, ce blow up fut une excellente entrée en matière pour ma prépa.
De par la nouveauté, la découverte et l’enrichissement que m’a apporté l’exercice. Mais aussi par un oral avec des jurys qui sont aussi les professeurs avec lesquels j’ai travaillé cette année. J’ai pu avoir un premier contact fort qui a un peu été un tremplin vers mon année de prépa design me mettant en confiance.
Ce sujet m’a vraiment permis de découvrir FLW, découvrir ce qu’était « le style Prairie » mais aussi commencer à comprendre que l’architecture s’analyse. J’ai compris que tout se justifiait notamment en écoutant des analyses de la « Fallingwater » house au niveau des plans, des matériaux, des ouvertures.
Je n’y connaissais rien et j’ai appris beaucoup sur son histoire et je dois dire que son travail m’a beaucoup influencé sur la suite comme sur mes travaux de design d’espace où j’ai beaucoup travaillé avec la nature. C’est maintenant pour moi une approche assez intelligente de l’architecture et je pense que travailler sur
cet architecte m’a permis de repenser un peu ma façon de voir l’architecture dans l’environnement.
Loan Picone
C’EST QUI OU PLUTÔT C’EST QUOI PETER SAVILLE ?
En rentrant à l’Esma, j’étais intéressé par l’architecture, je me suis donc dit que j’allais sélectionner
un graphiste pour étudier autre chose que ce vers quoi je me destinais.
Dans ma liste de designer, j’avais quelques noms, dont Milton Glaser, Tyrsa et d’autres.
J’ai choisi Peter Saville parce que son travail était différent de ce que j’aime, de ce que je consomme
en matière de design. Je ne connaissais pas Peter Saville et j’avais envie de partir de 0 avec un designer qui m’était inconnu, découvrir un style différent. Je trouvais ça intéressant d’aller à l’inverse de
mes humeurs.
Pour appréhender l’exercice, j’ai bien évidemment regardé les blow-up d’Arte. Je me suis essentiellement concentré sur celui de Jean-Louis Trintignant, en boucle ! Pour avoir non seulement le rythme, les détails visuels, mais aussi la voix et la prosodie de Luc Lagier, typique du blow-up, selon moi. Pour moi, Luc Lagier nous raconte les personnages comme si nous étions ses petits-enfants, il nous raconte une histoire
avec une bienveillance incroyable.
J’ai ensuite épluché tout ce qu’a fait Peter Saville, et je me suis aussi plongé dans son univers.
J’ai vite découvert qu’il a énormément travaillé dans l’univers de la musique avec Factory record,
j’ai donc écouté de nombreuses musiques de la maison de disques et j’ai décortiqué toutes ses réalisations
de pochette d’album sur son site internet. Il y a d’ailleurs quelques musiques que j’écoute encore, notamment « Echo beach » de Martha and the muffins ou « Blue monday » de New order. C’est justement en écoutant New order de nombreuses fois que j’ai découvert et utilisé le clip de cette chanson, car il explique
à merveille le fameux code couleur de Peter Saville.
Pour ce qui est du montage, ça a été long et laborieux, j’ai monté sur un logiciel de montage dont
j’ai déjà oublié le nom, il était gratuit sur le Microsoft Store, c’est ce qu’il faut retenir, et j’ai créé toutes
les images fixes de la vidéo sur libre office, ce qui m’a pris pas mal de temps. Ma voix a été enregistrée
sur mon iphone. Et le résultat de la vidéo a été capturer sur nvidia qui était gratuit sur mon ordinateur,
cela m’a évité le filigrane affreux du logiciel gratuit.
L’oral a été très cool, les enseignantes ont été satisfaites hormis le fait que je ne développe pas assez
ses inspirations artistiques… Mais sinon le dialogue avec le jury a été très simple. Il n’y avait aucune pression, on a simplement discuté.
J’ai trouvé le sujet vraiment sympa et intéressant. Un simple exercice m’a forcé à m’intéresser et à découvrir différents domaines. En plus, le choix du designer était libre et la liste était bien assez longue pour que
l’on y trouve son bonheur.
Au final, je suis content d’avoir choisi Peter Saville. Ce que j’ai aimé découvrir chez lui, c’est qu’il n’a quasiment fait que des collaborations, et c’est quelque chose qui me plaît beaucoup. Il a une capacité d’adaptation et c’est l’une des qualités principales que je souhaite acquérir en tant que designer graphique.
À peu près un an après avoir fait cette vidéo, et même si ma voix est affreuse et que la vidéo manque
de rythme, je me dis que ce n’était pas si mal pour une première fois !
Maxime Prodhomme