Les étudiants de Design d’Espace 1ère année ont découvert la scénographie théâtrale lors du workshop encadré par Daniel FAYET, pour la troisième année consécutive.
La scénographie regroupe tous les éléments qui contribuent à établir l’atmosphère et le climat d’une production théâtrale : les volumes, les éclairages, le son, le décor et les textures. Un prolongement du sens du texte par une ambiance visuelle, une conceptualisation de l’espace.
Les principes de la scénographie : – faire sens, – l’espace comme outil de support, – l’esthétisme.
« l’apprenti » UN TEXTE DE DANIEL KEENE
Apprenti : 1. Jeune homme qui apprend un métier sous la direction d’un moniteur, d’un instructeur, etc. 2. Personne qui manque d’habileté dans ce qu’elle fait. (syn. novice) Le Larousse
Tous les enfants ont un jour rêvé de remplacer ses parents parce qu’ils trouvent que les siens ne sont pas assez bien ? Julien est à la recherche d’un père idéal. Il observe et étudie les habitudes des clients du café d’en face et choisit Pascal. Il déboule dans la vie de cet homme solitaire, amateur de mots croisés… « L’Apprenti » est une pièce farfelue sur la rencontre entre un jeune garçon et un homme. Daniel Keene décrit avec légèreté et délicatesse, la naissance et l’évolution d’une intimité particulière, sur une année. Cette fable simple et heureuse pourrait bien être une définition de l’amour.
Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique. Le petit Prince, Antoine de Saint Exupéry
DES PROJETS CONTEMPORAINS
Les étudiants ont été forces de propositions. Ils ont abordé la pièce « l’Apprenti » de Daniel Keene sous différents angles : conceptuel et contemporain. Chaque projet a été abordé en groupe de manière pertinente et professionnelle.
Transmettre avec pudeur, la position de chacun au sein de cette sphère intime; celle d’un enfant délaissé et celle d’un homme qui hésite à endosser le rôle de père et qui devient « l’Apprenti ». La difficulté d’une seule scène pour différents rapports temps et espaces : immerger les spectateurs sur une année, au sein d’une étape relationnelle, la naissance d’une l’amitié.
Avoir un point de vu plus conceptuel qu’architectural, voilà le challenge relevé par les étudiants .
Le café, un lieu de vie
Un décor unique, la terasse du café. Des tables et des chaises, le décor est minimaliste afin de mettre en avant la simplicité du dialogue. Les spectateurs seront limités en nombre afin de prendre place directement sur la scène. La représentation théâtrale, descendue de sa position frontale est moins distante, plus accessible, l’immersion est totale.
Les acteurs sont assis dans le café, renforçant l’effet de surprise lorsque les spectateurs découvriront qu’ils sont parmis eux. Cette proximité physique induit une relation complice et intime.
La simplicité de la scénographie rend la relation au public plus directe. Tout est fait pour qu’il se sente convié et concerné par ce spectacle.
Une année en pente douce
La scénographie vise à offrir aux acteurs différentes scènes de jeu reliées les unes aux autres par des variations ou des pentes. Il y a une corrélation entre le glissement des acteurs de scène en scène et les différentes étapes de la vie. Dans un premier temps, les scènes sont éloignées pour évoquer la distance sentimentale qui sépare des deux protagonistes. Elles se rapprochent sensiblement au fur et place les personnages l’un à côté de l’autre sur une scène centrale.
La scénographie s’appuie donc sur différentes notions telles que le mouvement, le cheminement intérieur, le déplacement et l’imaginaire. En effet, l’ensemble reste très abstrait. Les spectateurs doivent donc se focaliser sur le jeu des acteurs pour imaginer le contexte qui se joue devant. L’effet réside donc dans la faculté des spectateurs à se projeter dans un espace suggéré.
Cette proposition permet de faire vivre un lieu et un jeu avec un certain dynamisme.
UN ÉCHANGE ENRICHISSANT
Ce workshop a été l’occasion pour les étudiants de découvrir la spécialisation qu’est la scénographie, qui est un des nombreux aspects que propose le métier de designer d’espace. Il leur a permis d’acquérir de nouvelles méthodes de travail, du vocabulaire spécifique, la capacité à s’investir dans un projet commun.
« C’est très intéressant de rencontrer un intervenant extérieur qui nous confronte à son milieu professionnel. Cela nous pousse à aller plus loin ! »
Les étudiants ont beaucoup apprécié leurs échanges avec Daniel, cette rencontre avec le métier et un professionnel. Attentif, agréable et pédagogue, ils en gardent un très bon souvenir de ce workshop.
J’ai préparé une série d’articles de Montpellier à Nantes en passant par Toulouse.
Je te propose de découvrir quelques-uns des projets professionnels pour cette année 2018
que nos étudiants ont réalisé et présenté lors de leur oral de BTS.
Après l’article sur le projet en Design d’Espace de Clémentine,
c’est au tour de Janie et son projet sur la revalorisation d’un site Historique à Saint-Brévin.
Mais avant, qu’est-ce que le design d’espace ?
DESIGN D’ESPACE
Le BTS Design d’Espace forme des concepteurs d’espaces.
Apprendre à concevoir des réalisations pérennes ou éphémères,
aménager des lieux de vie intérieurs comme extérieurs, privés comme publics.
Une formation, à la fois artistique et technique, qui pourra ensuite ouvrir les portes de l’architecture.
Les étudiants qui choisissent cette voie, sont entre autres, formés aux métiers
de l’aménagement de l’espace, de l’architecture, des techniques de construction et de la scénographie…
Les deux années d’études du BTS Design d’Espace se concluent par le passage de l’examen.
Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen.
Ce projet permet de mettre en pratique leurs compétences
et de montrer leurs capacités à s’investir dans un programme de design d’espace.
projet de synthèse DEsign d’espace, série 3
Revalorisation d’un site Historique à Saint-Brévin
présentation
La mairie de Saint-Brévin souhaite valoriser et mettre en avant le patrimoine de sa ville lié à la seconde guerre mondiale, notamment les Blockhaus présents sur l’ensemble de son territoire.
Mon Projet Professionnel «Revalorisation d’un site historique à Saint-Brévin» traite donc de cette demande.
La mairie souhaite concevoir un espace public ponctué des trois Blockhaus présents sur le site de la Prinais. Deux Blockhaus accueilleront des refuges – petites habitations sommaires appartenant à la Mairie,
gratuites et accessibles à tous, sur demande, le temps d’une nuit – un troisième permettra d’accueillir
des groupesau sein d’un espace pédagogique.
La mairie souhaite également créer une promenade culturelle et pédagogique au coeur du parc.
Ce parc, devient un lieu de témoignage, de rencontre.
A l’entrée du site, un parking permet de stationner vélos, cars et voitures.
Le projet est destiné aux étudiants, classes scolaires, promeneurs, aux personnes passionnées d’Histoire,
de visites insolites, souhaitant le temps d’une balade, ou le temps d’une nuit s’immerger dans le contexte
de la guerre 1939- 1945.
PROJET & AXE immersion du passé dans la nature
Afin de revaloriser ce site Historique à Saint- Brévin, un parc paysager aux multiples circulations a été conçu. Ce parc ponctué de trois Blockhauspropose une immersion progressive de l’usager au coeur de l’Histoire
du Mur de l’Atlantique.
Autour de ce projet plusieurs axes de recherches ont été définit.
Dans un premier temps celui du «palimpseste» qui consistait à écrire une nouvelle Histoire à même
les Blockhaus afin de dépasser leur Histoire et lourde signification.
Ce sont cependant les deux axes «intégration à la nature» et «revaloriser le passé» qui ont été travaillés.
Le parc se compose finalement de deux types de circulations :
Une boucle principale permet une lecture logique du site.
Pratique, elle permet aux usagers de découvrir l’ensemble du site et de revenir à leur point de départ.
Une seconde circulation permet une lecture plus personnelle et aléatoire du projet. Chaque circulation est adaptée aux différents types de visiteurs, groupes, classes, randonneurs. Des pistes cyclables et sentiers piétons permettent aux promeneurs de découvrir la côte Atlantique.
Une végétation dense et naturelle occupe actuellement le site. Cette nature reprend petit à petit ses droits sur les ouvrages de béton et participe à leur camouflage.
Après étude et analyse de plusieurs types de jardins et aménagements paysagers, la solution de nature
en friche, en accord avec l’environnement et l’histoire du lieu parait évidente.
Sur le principe des jardins du tiers paysage de Gilles Clément, la nature est invitée à investir les lieux,
à se développer, afin d’offrir différents volumes et différentes couleurs selon les saisons et différentes variétés de plantes sur le site.
Une construction supplémentaire, un espace d’accueil permettant d’accueillir les visiteurs au sein de l’espace
paysager est créé. Un espace couvert mais ouvert en accord avec le projet et l’univers propre au parc.
L’accueil propose un espace d’information, des sanitaires mais également un espace à investir permettant
de se retrouver, de s’abriter, de pique-niquer, d’échanger.
Cet espace est le point de départ de la découverte du site, un repère.
Deux des Blockhaus présents sur le site sont transformés en refuges. Réaménagés confortablement, leur forme initiale et leur histoire ont été conservées.
Le Blockhaus rectangulaire ainsi que l’un des Blockhaus circulaire permettront finalement aux usagers
de redécouvrir les gestes et modes de vie des soldats au sein de la batterie.
Le réinvestissement de ces ouvrages et leur caractère historique présentent des valeurs
qui ne peuvent être oubliées et transformées, c’est pour cela que
le caractère brut et authentique de ces Blockhaus
sera finalement conservé et magnifié.
Suite à diverses recherches iconographiques et historiques deux types de lits ont été dessinés,
une première chambre accueillera des lits métalliques superposés, l’autre des lits superposés de toile tendue.
L’intérieur du Blockhaus sera conservé en son état.
Le deuxième refuge conçu au sein du Blockhaus est circulaire, à ciel ouvert.
Une toiture a du être imaginée pour permettre aux usagers de se protéger des intempéries.
Une structure mobile, actionnable en un point permet à l’usager de dresser son propre campement.
L’usager est alors invité à ramper pour accéder à la manivelle afin de pouvoir lui même dresser et élever
la toiture de son campement. Par ces gestes et postures, l’usager accomplit métaphoriquement les actions et tâches quotidiennes des soldats de la Seconde Guerre mondiale.
interview
Pourquoi avoir choisit ce projet ?
Je vis près de Saint-Brévin, la présence des Blockhaus sur le littoral et leur impact sur le paysage me questionne depuis quelques temps. Ces indestructibles symboles résistent à l’usure du temps,
difficilement modifiables, la plupart d’entre eux sont actuellement enfouis sous le sable.
Il me parait aujourd’hui intéressant de réinvestir ces monolithes, de les donner à voir, afin de transcender
l’Histoire de ces vestiges.
Au cours de mes recherches j’ai pu recueillir différents témoignages, échanger avec des associations
de sauvegarde du patrimoine, visiter de nombreux Blockhaus. J’ai alors pris conscience de l’actuelle demande des citoyens qui est aujourd’hui d’investir et de valoriser leur patrimoine,
de témoigner d’une certaine époque, d’un certain mode de vie, de coutumes et de traditions révolues.
Quelles ont été tes sources d’inspirations ?
Diverses références m’ont inspiré tout au long de l’élaboration du projet.
Tout d’abord, le projet Tirpitz réalisé par BIG en 2017 pour son interprétation de la tranchée,
ce moyen de circulation anciennement utilisé par les soldats au sein des Batteries.
La revalorisation Bunker 599 réalisée par Raaaf, pour son approche pédagogique et sa volonté d’ouvrir
ces vestiges historiques aux plus curieux.
Gilles Clément et ses jardins du tiers paysages m’ont inspiré, en particulier son intervention sur la Base sous-marine de Saint-Nazaire. Son approche induit une certaine poésie et légèreté illustrée par les jardins en constante évolution,
plantés à même le toit de cette Base sous-marine. La façon dont les végétaux prennent peu à peu vie
sur ce site Historique, la manière dont ils envahissent petit à petit les différents éléments de béton
me paraissait intéressante à investir et à adapter au parc paysager conçu à Saint-Brévin.
Enfin les refuges périurbains de Bordeaux de par leur programme insolite m’ont questionné.
En effet ces refuges permettent d’investir, gratuitement, le temps d’une nuit, un hébergement sommaire
et original situé en périphérie de la ville, d’y découvrir ou redécouvrir un paysage inconnu.
peux-tu nous présenter ton axe et sa problématique ?
Deux axes «intégration à la nature» et «revaloriser le passé» ont été travaillés.
Deux types de circulations permettent de déambuler parmi la végétation en friche.
Ces deux circulations ont fait l’objet de multiples réflexions au sujet de leurs dimensions et matérialités
afin de rendre leur lecture cohérente par rapport à la découverte du site et aux émotions
que celui-ci souhaite faire ressentir. La circulation principale permet une découverte totale du parc et une immersion progressive de l’usager
par la découverte d’une tranchée creusée à même le site. Elle offre, à la manière du projet Moses Bridges,
un point de vue et une perception différente de la nature présente. Cette allusion historique permet
de redécouvrir les circulations et réseaux de l’ancienne Batterie Antiaérienne Seelowe.
La deuxième circulation permet de déambuler librement sur le parc. Celle-ci est rythmée par du mobilier urbain offrant différents points de vue sur la nature.
Cette circulation permet une immersion individuelle dans la végétation dense, par les jeux de caillebotis.
Comme l’expérimente actuellement le Jardin de l’Île Mabon, à Nantes, le procédé de surélévation
des espaces de circulation permet aux plantes de se développer plus facilement.
Le caillebotis permet à la nature de croître et de se développer librement sous la circulation.
La présence de ces Blockhaus sur le village de la Prinais questionne inévitablement.
Dans ce village qui tend à grandir, l’encombrement que génère ces indestructibles ouvrages de béton
rend difficile l’exploitation des terres qu’ils occupent pour l’agriculture ou la construction de maisons neuves. Ici ces blockhaus sont à l’image d’un passé que l’on ne peut pas oublier ou détruire facilement.
D’ailleurs, c’est sans doute là une bonne chose, car ces architectures sont des témoins rares d’un temps autre
et représentent un potentiel à investir, à transformer, à questionner.
À Saint Brévin la volonté du projet fut de
donner à voir l’Histoire et ces vestiges, de les magnifier
afin de transcender leur valeur symbolique.
Le projet s’encre sur le territoire, prend en compte le contexte et s’appuie sur les structures locales existantes
telles que l’association «Bunker Archéo 44».
Tout le long de la côte Atlantique, des questions similaires se posent pour des dizaines d’autres sites.
La réponse apportée à Saint Brévin reste singulière et ne peut être un modèle à calquer.
En revanche une démarche de résilience et d’adaptation est à soutenir pour permettre à chacun de ces lieux
de trouver une nouvelle place dans notre époque.
Aujourd’hui après l’obtention de ton BTS, comment envisages-tu la suite ?
Le stage de première année m’a permit de découvrir le cabinet d’architecture 3A, situé à la Chevrolière.
J’y ai rencontré deux architectes, M. Redois et M. Surget.
Afin d’en apprendre plus à leur coté, je réalise l’année prochaine un deuxième BTS, en alternance d’un an.
Ce BTS enveloppe du bâtiment – conception réalisation, va notamment me permettre d’appréhender
les aspects techniques et structurels de la construction.
AS-tu des projets personnels à venir ?
Après avoir pris quelques semaines de vacances j’intègre l’agence 3A dès cet été.
Une première expérience concrète pour moi dans le milieu de la construction.
Merci à Janie, bonne continuation.
Blog de l’ESMA
Le Chant du Design, écho créatif !
Bienvenue à tous.
Le chant du Design est un blog
sur la créativité des écoles ESMA.
Dédié aux étudiants en arts appliqués,
il donne la voix aux différentes sections qui le représente :
Prepa, Design d'Espace, Design Graphique, Mastère Design et Stratégie Digitale et Motion design.
Le Chant du Design écrit une partition innovante autour des projets des étudiants, des enseignants et de l’école.
LCDD c’est de belles découvertes et surtout de belles rencontres !