• TOULOUSE – festival du film environnemental #K19 #DESIGNGRAPHIQUE #PRINT #PS05

    J’ai préparé une série d’articles de Montpellier à Nantes en passant par Toulouse.
    Je te propose de découvrir quelques uns des projets professionnels
    que nos étudiants ont réalisé et présenté lors de leur oral de BTS.

    Après Emma et Nicolas en Design Graphique, je continue avec Marion et son projet pour le festival international du film d’environnement.

    Mais avant, qu’est-ce-que le design graphique print ?

     

    DESIGN GRAPHIQUE PRINT

    Le BTS Design Graphique apporte tous les outils nécessaires pour apprendre à travailler
    sur tous types de supports de communication, coordonner les étapes de réalisation
    d’un produit de design graphique ou d’une identité visuelle, à partir d’une commande.

    Création graphique sur des supports de communication traditionnels,
    dits « du print » affiches, brochures, signalétique, packaging…

    Le BTS offre de multiples possibilités, un large panel de carrières :
    Designer graphique, Infographiste, Maquettiste, Directeur artistique,
    Illustrateur graphiste, Chef de projet, Graphiste freelance

    Les deux années d’études du BTS Design Graphique se concluent par le passage de l’examen.
    Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen.
    Ce projet permet de mettre en pratique leurs compétences et de montrer leurs capacités à s’investir
    dans un projet global tout en étant à l’écoute de leur client.

     

    PROJET DE SYNTHÈSE, DESIGN GRAPHIQUE SÉRIE 5
    Un festival du Film sur le développement durable
    PRÉSENTATION DU PROJET ET SA PROBLÉMATIQUE

    Le Festival international du film d’environnement est un festival prenant place chaque année au mois d’avril en région Occitanie mais principalement sur Toulouse dans différentes salles de projections.
    Le festival propose donc des documents audiovisuels traitant de la question du développement durable
    et va inviter au débat lors de certaines projections.
    Les films sont présélectionnés par un comité scientifique composé de maîtres de conférence, professeurs, docteurs, de l’association FreDD qui organise et gère le festival.
    Chaque année le festival propose une thématique et cette année il s’agit de « Biodiversité mon Amour ».

    Comment faire en sorte que ce festival transmette son engagement et augmente sa notoriété
    et sa fréquentation alors que sa programmation est plutôt experte et spécialisée ?
     

    Planches présentation (lien)

     

     
    Déclaration d’amour dans un moment de crise

    L’axe sur lequel je me suis orientée se nomme « Déclaration d’amour dans un moment de crise
    dans le rapport homme/nature »
    .  
    Cela fait un peu long, je le concède ! 
    Cet axe vise à redécouvrir le biotope de manière micro/macroscopique et de cette façon
    inculquer une valeur poétique et contemplative à celui-ci, en travaillant avec un jeu de textures
    et de formes abstraites
    .

    Après tout quand on est émerveillé devant quelque chose,
    on a envie de le défendre, de le protéger non ?

    Dans ce sens Alexandre Lacroix dans son son essai philosophique « Devant la beauté de la nature » 
    rappelle qu’« Il est urgent que les hommes ravivent en eux la flamme de l’admiration
    et qu’ils tombent amoureux de la nature menacée »
    .

     

     

    Par l’abstraction et le jeu de matière, c’était ainsi l’occasion de ne pas prendre le parti de représenter
    telle ou telle espèce au détriment d’une autre et de représenter l’environnement dans toute sa diversité.

    Toujours dans le jeu avec la déclaration d’amour, cette notion implique à mon sens le sentiment d’osmose, de synergie que j’ai voulu matérialiser en réunissant les différentes matières avec une forme circulaire.
    Il est important également de traiter des notions de cacher/dévoiler puisque la déclaration d’amour
    suggère de dévoiler ses sentiments
    .
    De cette façon l’idée serait de faire apparaître le nom de la thématique du festival uniquement
    à la tombée de la nuit
    comme avait pu le faire la société c-album pour la campagne publicitaire
    de la réouverture du Musée de Picasso de Paris en 2014.

     

     
     
     
     
    INTERVIEW
    POURQUOI AVOIR CHOISI CE PROJET ?

    Au regard du contexte social et environnemental actuel, travailler sur le Festival international du film d’environnement était l’occasion de communiquer sur un sujet qui me tient à coeur et de cette façon

    poursuivre ma démarche et posture
    en tant que graphiste engagée

    que j’ai essayé de développer sur les deux ans du BTS dans mes différents projets. 

     

    COMMENT S’EST PASSÉ LA COLLABORATION AVEC L’ANNONCEUR ?

    J’ai rencontré une première fois le Président du Festival avec qui j’avais bien échangé.
    Néanmoins par la suite le Président ne répondait plus à mes mails ni à mes appels ce qui a rendu
    la collaboration un peu plus délicate.
    Même si on explique que c’est un projet qui doit nous plonger dans des conditions professionnelles
    tout en restant fictif, je peux comprendre qu’en étant sur la gestion d’un Festival le temps a peu être manqué, et il avait probablement d’autres priorités à gérer.

     

    QUELLES ONT ÉTÉ TES SOURCES D’INSPIRATIONS ?

    Le Festival traitant d’un sujet ayant une portée engagée, j’ai pu observer le travail de Grapus
    ou les messages inscrits sur les murs lors des mouvements de mai 68.
    Egalement dans la volonté de sortir d’une représentation caricaturale et peut être naïve de l’environnement j’ai analysé beaucoup de photographies microscopiques ou encore des prises de vue satellites,
    que je trouvais intéressantes dans le fait de ne pas savoir à quelle échelle on se situe. 

     

    AUJOURD’HUI APRÈS L’OBTENTION DE TON BTS,
    COMMENT ENVISAGES-TU LA SUITE ?

    Faire un Mastère Motion Design en poursuite d’étude va me permettre d’approfondir, décupler mon vocabulaire, mon langage graphique en jouant avec la profondeur, la matière, la lumière qui donne ainsi une nouvelle dimension au graphisme et permet ainsi de lui donner vie en l’animant. 

     

    Merci Marion pour ton engagement graphique et  environnemental.
    Chaque année, je découvre avec enthousiasme que vous êtes de plus en plus nombreux à vous engager créativement pour des causes importantes pour notre/votre avenir. Continuez !

  • LA GROSSOPHOBIE – DG/MTP

    « – Oh Germaine, la cliente là, elle demande un test de grossesse, tu le crois ?
       – J’arrive pas à croire qu’elle se soit fait baiser déjà…
    (rires gras) »
    Gras Politique

    Depuis des siècles, l’être humain mène des combats… contre la DIFFÉRENCE.
    Le racisme, l’homophobie, les droits des femmes, l’handicap… 

    Le mot grossophobie est entré dans le dictionnaire 2019.
    Gros-se est un qualificatif comme un autre, mais aujourd’hui le ton sur lequel il est employé est péjoratif…

    En tant qu’enseignante et designer graphique, j’ai l’opportunité et le désir de faire prendre conscience
    aux étudiants de différents phénomènes de société dans les champs politique, social ou humanitaire.
    Je suis convaincue de la nécessité de lutter contre toutes les formes de discriminations
    par un
    graphisme engagé
    Un graphisme expressif et pédagogique, des mots qui claquent et qui dénoncent.  

     
    Grossophobie 

    Hostilité envers les personnes grosses ou obèses. 
    La grossophobie repose sur des préjugés selon lesquels les personnes grosses le sont parce qu’elles 
    le veulent bienUne position qui se manifeste par des comportements stigmatisant et discriminant 
    à légard des personnes en surpoids
    Source : L’internaute.fr

    La grossophobie touche aussi bien les femmes que les hommes.
    Elle se manifeste partout, dans l’espace public ou dans des domaines variés.
    Dans la rue où les passants ne se gênent pas pour dévisager les gros, dans les transports où les sièges
    ne sont pas adaptés ou dans la médecine où les soins ne sont pas appropriés voire maltraitants. 
    Les militantes anti-grossophobie sont souvent harcelées en ligne, accusées de faire l’apologie
    de l’obésité alors qu’il·elles demandent juste que la société arrête de les discriminer. 

     
     
    GRAS POLITIQUE

    Eva et Daria Marxont pris conscience du vide militant dans le discours anti-grossophobie.
    Avec Gras Politique, elles souhaitent politiser le combat contre la grossophobie
    et donner un espace de parole aux personnes qui en souffrent au quotidien.

    Gras Politique est un collectif de personnes gros-ses, sans hiérarchie et sans organisation
    -queer, féministe, et anti-grossophobie-. 
    Un espace de parole autour des discriminations subies.
    Eva et Daria veulent surtout agir sur le terrain de la pédagogie et mener des actions concrètes.

     
    Comment lutter contre la grossophobie ?

    « Nous intervenons avec plaisir auprès de groupes pour les sensibiliser à la discrimination grossophobe
    et au sexisme. Notre expérience nous montre que ces rencontres permettent de changer le regard
    des participant-es sur les personnes grosses ».

    La lecture du livre « Gros n’est pas un gros mot » de Daria Marx et Eva Perez-Bello, a été le point de départ.
    Les lectures des blogs et articles, les vidéos et les écoutes (podcasts) on fait émerger le projet mené
    par les enseignants de Design Graphique  de l’Esma Montpellier.

    A partir des différentes sources, les étudiants ont choisi un contenu texte et illustré celui-ci
    sous le format d’une chronique imagée.
    Pour créer un support de communication illustrant la lutte contre la grossophobie à destination
    d’universités et écoles d’enseignement supérieur.

     
    JOURNAL INTIME
    Témoignage : "Billet de grosse" issu du blog de Daria Marx. 
    Texte dans lequel elle exprime son mal-être, sans détour. 
    Concept : LE JOURNAL INTIME.
    Imiter un journal intime illustré, dans lequel Daria Marx exprime
    son mal-être, en témoignant du poids que représente pour elle son corps. 
    Brochure 12 pages

    Pour ce projet, plutôt que de m’axer sur les discriminations liées à la grossophobie,
    j’ai décidé de me concentrer sur l’impact que la grossophobie peut avoir sur ces personnes,
    notamment psychologiquement.

    J’ai choisi de m’appuyer sur un texte, issu du blog de Daria Marx, une co-fondatrice du collectif Gras Politique.
    Un texte très cru, dans lequel elle exprime son mal-être sans détour.
    J’ai trouvé ce témoignage intéressant, puisqu’il montre vraiment l’incidence que la grossophobie,
    et les normes sociales, peuvent avoir sur une personne considérée comme grosse et sur son état d’esprit. 

    Pour le projet, j’ai décidé d’utiliser uniquement le noir et le blanc, pour un ton sombre, triste et glauque,
    mais aussi pour que le message soit plus impactant.
    J’ai choisi de créer un livret, imitant un journal intime illustré, dans lequel Daria Marx exprimerait
    ses pensées et son mal-être
    . 

    Pour les illustrations je me suis inspiré de divers artistes, comme Niki de Saint Phalle avec ses Nanas,
    Yann Legendre, Polly Nor, ou encore Marie Boiseau. 

    J’ai trouvé assez intéressant de pouvoir travailler et sensibiliser sur un thème tel que la grossophobie,
    qui est une discrimination finalement encore assez méconnue aujourd’hui.

    Benjamin Fouque

    LE FOND FAIT LES FORMES
    Témoignage :  "Ju ,n'aime pas les gens", issu du site Gras Politique.
    Texte sur l'acceptation de soi. 
    Concept : LE FOND FAIT LA FORME.
    Les gens ne perçoivent la personne grosse que par ses formes...
    les couleurs sucrées appuyent l'idée de matières
    fondantes et modulables.
    Newsletter

    J’ai décidé de traiter le sujet avec légéreté à partir d’un témoignage de « Ju n’aime pas les gens ».
    Celle-ci raconte comment la société perçoit les personnes grosses, les forçant à s’identifier
    seulement par rapport à ce facteur et comment elle a fini par se détacher des regards accusateurs
    pour finalement s’accepter telle qu’elle est. 

    Graphiquement, j’ai mis en avant le fond et les formes pour illustrer l’idée que les gros sont jugés
    sur leurs formes comme un « bruit de fond » perpétuel.
    Les gens ne perçoivent  la personne grosse que par ses formes.
    On demande aux gros de maigrir, de ‘fondre’, comme une matière grasse au soleil.
    Ces personnes constamment critiquées vont alors tenter de se rendre invisible,
    de se ‘fondre dans le décor’ pour tenter de disparaître.
    J’ai travaillé autour d’une gamme de couleurs à l’aspect sucré, fondant rappelant une glace
    ou un bon donuts pour appuyer l’idée de matière fondante, modifiable et maléable. 

    Les illustrations ont été pensées en amont afin de s’emboîter les unes avec les autres avec le texte
    et les gouttes comme fil conducteur. Les formes du fond sont principalement reportées sur les vêtements
    car lorsqu’on critique quelqu’un on utilise l’expression « tailler un short »
    ou on peut dire qu’elle s’est faite rhabiller. 

    Travailler sur ce sujet d’actualité était intéressant cela m’a permis d’apporter une vision personnelle
    et graphique ainsi que de servir une cause importante.

    Gaelle Vuillermet

    DES CONSEILS ?!…

    Témoignage : "8 phrases grossophobe que les grosses ne veulent plus entendre" par Sarah.
    Un texte sur l'avis permanent de notre entourage proche ou non. 
    Concept : LE RIDICULE DE NOS CONSEILS
    Tourner en dérisions les "conseils" en présentant les femmes
    et leurs émotions, qui se rient de ses  phrases.
    Stickers

    Nous vivons dans une société où à travers les réseaux sociaux nous sommes de plus en plus
    jugés et culpabilisés.

    Les corps s’affichent et les rondeurs s’assument. Pourtant les critiques sont souvent sévères.
    Gras politique est une association féministe qui vise à libérer la parole des Gros-se-s,
    et permettre d’assumer et revendiquer ses formes.
    Cependant si le problème vient, le plus souvent, de l’image que les autres nous renvoient de nous-mêmes et non de notre propre regard, il est difficile de s’assumer quand chacun donne son opinion sur ce que l’on est…
    En effet, souvent lorsqu’une personne est en surpoids, le corps semble ne plus nous appartenir.
    Chacun donne son avis, sans se rendre compte de l’impact de ces phrases.
    Ainsi l’idée était de faire prendre conscience du ridicule de certaines paroles.
    Le ridicule de nos « conseils » envers le poids d’une personne grosse-es. 

    J’ai choisi de travailler un style « flash tatoo » afin de montrer l’impact des paroles qui s’ancre en nous.
    Le flash tatoo parle aux étudiants et permet de créer des produit dérivés à la communication,
    par exemple avec des stickers.
    L’impact des « conseils » est appuyé de par un choix de typo « brush », violente et instinctive,
    qui rappelle que ce sont des conseils parfois maladroits, non réfléchis.

    Cependant, j’ai aussi souhaité donner et mettre en avant une bonne grosse dose de féminité,
    car ces femmes sont belles et elle s’assument
    .
    Enfin, comme je souhaitais vraiment tourner en dérisions les « conseils »,
    j’ai choisi de présenter des femmes qui rient et se moquent de ces phrases.
    Ainsi, le message s’adresse à la fois aux grossophobes mais aussi aux filles qui ont du mal à s’assumer,
    en leur proposant une réaction adéquate. Le message ainsi s’adresse à tout le monde. 
    Enfin j’ai créé un # pour les réseaux sociaux. 

    Il a été difficile d’écouter tous les témoignages et de s’immerger dans la souffrance quotidienne
    des personnes grosses.
    Cependant, c’est un projet qui ma permis de découvrir la grossophobie, et de réaliser mon propre comportement et l’impact de certains de mes « conseils » face à des personnes grosses. 

    Clarisse Kenaip

    LES MOTS
    Témoignage : "On ne naît pas grosse" issu du livre de Gabrielle Deydier.
    Paroles stéréotypées de l'inconnu à la mère.  
    Concept : LES MOTS. 
    De belles photographies de formes, des insultes misent en exergue
    par une police directe et froide, de couleur rose ! 
    Newsletter

    En faisant des recherches pour ce projet, je suis tombée sur  Gabrielle Deydier,
    qui pour 1m53 fait 140kg, et qui durant toute sa vie a et continu à subir des insultes et critiques,
    de la part d’inconnus ainsi que de sa propre famille. 

    Mon travail s’est axé sur cette facilité de critiquer et d’insulter que les gens ont
    quand ils ne le vivent pas eux mêmes. Ces personnes n’ont pas de filtre avec les gros-ses.
    Le racisme anti-gros, qui concerne potentiellement un Français sur deux qui est en surpoids,
    commence souvent à l’école, pendant le cours de sport ou lors de la visite médicale,
    il continue avec l’employeur, se poursuit avec les remarques dans les magasins, les regards, les insultes
    dans la rue, et parfois rentre dans les foyers.

    J’ai trouvé que la photographie était le médium adéquate pour retranscrire à travers images et textes
    les insultes et critiques.
    La photographie en noir et blanc invite à rentrer dans l’intimité.
    La parole enrobée par la couleur rose met en évidence les fausses idées que l’on a sur les grosses.
    Et le tout choque.

    Mailys Lacombe

    Merci à Benjamin, Gaelle, Nicolas, Clarisse et Mailys pour leur participation !

    A lire : 
    On ne naît pas grosse, de Gabrielle Deydier
    Gros n’est pas un gros mot, de Daria Marx et Eva Perez-Bello
    graspolitique.wordpress.com (source)