• LA GROSSOPHOBIE – DG/MTP

    « – Oh Germaine, la cliente là, elle demande un test de grossesse, tu le crois ?
       – J’arrive pas à croire qu’elle se soit fait baiser déjà…
    (rires gras) »
    Gras Politique

    Depuis des siècles, l’être humain mène des combats… contre la DIFFÉRENCE.
    Le racisme, l’homophobie, les droits des femmes, l’handicap… 

    Le mot grossophobie est entré dans le dictionnaire 2019.
    Gros-se est un qualificatif comme un autre, mais aujourd’hui le ton sur lequel il est employé est péjoratif…

    En tant qu’enseignante et designer graphique, j’ai l’opportunité et le désir de faire prendre conscience
    aux étudiants de différents phénomènes de société dans les champs politique, social ou humanitaire.
    Je suis convaincue de la nécessité de lutter contre toutes les formes de discriminations
    par un
    graphisme engagé
    Un graphisme expressif et pédagogique, des mots qui claquent et qui dénoncent.  

     
    Grossophobie 

    Hostilité envers les personnes grosses ou obèses. 
    La grossophobie repose sur des préjugés selon lesquels les personnes grosses le sont parce qu’elles 
    le veulent bienUne position qui se manifeste par des comportements stigmatisant et discriminant 
    à légard des personnes en surpoids
    Source : L’internaute.fr

    La grossophobie touche aussi bien les femmes que les hommes.
    Elle se manifeste partout, dans l’espace public ou dans des domaines variés.
    Dans la rue où les passants ne se gênent pas pour dévisager les gros, dans les transports où les sièges
    ne sont pas adaptés ou dans la médecine où les soins ne sont pas appropriés voire maltraitants. 
    Les militantes anti-grossophobie sont souvent harcelées en ligne, accusées de faire l’apologie
    de l’obésité alors qu’il·elles demandent juste que la société arrête de les discriminer. 

     
     
    GRAS POLITIQUE

    Eva et Daria Marxont pris conscience du vide militant dans le discours anti-grossophobie.
    Avec Gras Politique, elles souhaitent politiser le combat contre la grossophobie
    et donner un espace de parole aux personnes qui en souffrent au quotidien.

    Gras Politique est un collectif de personnes gros-ses, sans hiérarchie et sans organisation
    -queer, féministe, et anti-grossophobie-. 
    Un espace de parole autour des discriminations subies.
    Eva et Daria veulent surtout agir sur le terrain de la pédagogie et mener des actions concrètes.

     
    Comment lutter contre la grossophobie ?

    « Nous intervenons avec plaisir auprès de groupes pour les sensibiliser à la discrimination grossophobe
    et au sexisme. Notre expérience nous montre que ces rencontres permettent de changer le regard
    des participant-es sur les personnes grosses ».

    La lecture du livre « Gros n’est pas un gros mot » de Daria Marx et Eva Perez-Bello, a été le point de départ.
    Les lectures des blogs et articles, les vidéos et les écoutes (podcasts) on fait émerger le projet mené
    par les enseignants de Design Graphique  de l’Esma Montpellier.

    A partir des différentes sources, les étudiants ont choisi un contenu texte et illustré celui-ci
    sous le format d’une chronique imagée.
    Pour créer un support de communication illustrant la lutte contre la grossophobie à destination
    d’universités et écoles d’enseignement supérieur.

     
    JOURNAL INTIME
    Témoignage : "Billet de grosse" issu du blog de Daria Marx. 
    Texte dans lequel elle exprime son mal-être, sans détour. 
    Concept : LE JOURNAL INTIME.
    Imiter un journal intime illustré, dans lequel Daria Marx exprime
    son mal-être, en témoignant du poids que représente pour elle son corps. 
    Brochure 12 pages

    Pour ce projet, plutôt que de m’axer sur les discriminations liées à la grossophobie,
    j’ai décidé de me concentrer sur l’impact que la grossophobie peut avoir sur ces personnes,
    notamment psychologiquement.

    J’ai choisi de m’appuyer sur un texte, issu du blog de Daria Marx, une co-fondatrice du collectif Gras Politique.
    Un texte très cru, dans lequel elle exprime son mal-être sans détour.
    J’ai trouvé ce témoignage intéressant, puisqu’il montre vraiment l’incidence que la grossophobie,
    et les normes sociales, peuvent avoir sur une personne considérée comme grosse et sur son état d’esprit. 

    Pour le projet, j’ai décidé d’utiliser uniquement le noir et le blanc, pour un ton sombre, triste et glauque,
    mais aussi pour que le message soit plus impactant.
    J’ai choisi de créer un livret, imitant un journal intime illustré, dans lequel Daria Marx exprimerait
    ses pensées et son mal-être
    . 

    Pour les illustrations je me suis inspiré de divers artistes, comme Niki de Saint Phalle avec ses Nanas,
    Yann Legendre, Polly Nor, ou encore Marie Boiseau. 

    J’ai trouvé assez intéressant de pouvoir travailler et sensibiliser sur un thème tel que la grossophobie,
    qui est une discrimination finalement encore assez méconnue aujourd’hui.

    Benjamin Fouque

    LE FOND FAIT LES FORMES
    Témoignage :  "Ju ,n'aime pas les gens", issu du site Gras Politique.
    Texte sur l'acceptation de soi. 
    Concept : LE FOND FAIT LA FORME.
    Les gens ne perçoivent la personne grosse que par ses formes...
    les couleurs sucrées appuyent l'idée de matières
    fondantes et modulables.
    Newsletter

    J’ai décidé de traiter le sujet avec légéreté à partir d’un témoignage de « Ju n’aime pas les gens ».
    Celle-ci raconte comment la société perçoit les personnes grosses, les forçant à s’identifier
    seulement par rapport à ce facteur et comment elle a fini par se détacher des regards accusateurs
    pour finalement s’accepter telle qu’elle est. 

    Graphiquement, j’ai mis en avant le fond et les formes pour illustrer l’idée que les gros sont jugés
    sur leurs formes comme un « bruit de fond » perpétuel.
    Les gens ne perçoivent  la personne grosse que par ses formes.
    On demande aux gros de maigrir, de ‘fondre’, comme une matière grasse au soleil.
    Ces personnes constamment critiquées vont alors tenter de se rendre invisible,
    de se ‘fondre dans le décor’ pour tenter de disparaître.
    J’ai travaillé autour d’une gamme de couleurs à l’aspect sucré, fondant rappelant une glace
    ou un bon donuts pour appuyer l’idée de matière fondante, modifiable et maléable. 

    Les illustrations ont été pensées en amont afin de s’emboîter les unes avec les autres avec le texte
    et les gouttes comme fil conducteur. Les formes du fond sont principalement reportées sur les vêtements
    car lorsqu’on critique quelqu’un on utilise l’expression « tailler un short »
    ou on peut dire qu’elle s’est faite rhabiller. 

    Travailler sur ce sujet d’actualité était intéressant cela m’a permis d’apporter une vision personnelle
    et graphique ainsi que de servir une cause importante.

    Gaelle Vuillermet

    DES CONSEILS ?!…

    Témoignage : "8 phrases grossophobe que les grosses ne veulent plus entendre" par Sarah.
    Un texte sur l'avis permanent de notre entourage proche ou non. 
    Concept : LE RIDICULE DE NOS CONSEILS
    Tourner en dérisions les "conseils" en présentant les femmes
    et leurs émotions, qui se rient de ses  phrases.
    Stickers

    Nous vivons dans une société où à travers les réseaux sociaux nous sommes de plus en plus
    jugés et culpabilisés.

    Les corps s’affichent et les rondeurs s’assument. Pourtant les critiques sont souvent sévères.
    Gras politique est une association féministe qui vise à libérer la parole des Gros-se-s,
    et permettre d’assumer et revendiquer ses formes.
    Cependant si le problème vient, le plus souvent, de l’image que les autres nous renvoient de nous-mêmes et non de notre propre regard, il est difficile de s’assumer quand chacun donne son opinion sur ce que l’on est…
    En effet, souvent lorsqu’une personne est en surpoids, le corps semble ne plus nous appartenir.
    Chacun donne son avis, sans se rendre compte de l’impact de ces phrases.
    Ainsi l’idée était de faire prendre conscience du ridicule de certaines paroles.
    Le ridicule de nos « conseils » envers le poids d’une personne grosse-es. 

    J’ai choisi de travailler un style « flash tatoo » afin de montrer l’impact des paroles qui s’ancre en nous.
    Le flash tatoo parle aux étudiants et permet de créer des produit dérivés à la communication,
    par exemple avec des stickers.
    L’impact des « conseils » est appuyé de par un choix de typo « brush », violente et instinctive,
    qui rappelle que ce sont des conseils parfois maladroits, non réfléchis.

    Cependant, j’ai aussi souhaité donner et mettre en avant une bonne grosse dose de féminité,
    car ces femmes sont belles et elle s’assument
    .
    Enfin, comme je souhaitais vraiment tourner en dérisions les « conseils »,
    j’ai choisi de présenter des femmes qui rient et se moquent de ces phrases.
    Ainsi, le message s’adresse à la fois aux grossophobes mais aussi aux filles qui ont du mal à s’assumer,
    en leur proposant une réaction adéquate. Le message ainsi s’adresse à tout le monde. 
    Enfin j’ai créé un # pour les réseaux sociaux. 

    Il a été difficile d’écouter tous les témoignages et de s’immerger dans la souffrance quotidienne
    des personnes grosses.
    Cependant, c’est un projet qui ma permis de découvrir la grossophobie, et de réaliser mon propre comportement et l’impact de certains de mes « conseils » face à des personnes grosses. 

    Clarisse Kenaip

    LES MOTS
    Témoignage : "On ne naît pas grosse" issu du livre de Gabrielle Deydier.
    Paroles stéréotypées de l'inconnu à la mère.  
    Concept : LES MOTS. 
    De belles photographies de formes, des insultes misent en exergue
    par une police directe et froide, de couleur rose ! 
    Newsletter

    En faisant des recherches pour ce projet, je suis tombée sur  Gabrielle Deydier,
    qui pour 1m53 fait 140kg, et qui durant toute sa vie a et continu à subir des insultes et critiques,
    de la part d’inconnus ainsi que de sa propre famille. 

    Mon travail s’est axé sur cette facilité de critiquer et d’insulter que les gens ont
    quand ils ne le vivent pas eux mêmes. Ces personnes n’ont pas de filtre avec les gros-ses.
    Le racisme anti-gros, qui concerne potentiellement un Français sur deux qui est en surpoids,
    commence souvent à l’école, pendant le cours de sport ou lors de la visite médicale,
    il continue avec l’employeur, se poursuit avec les remarques dans les magasins, les regards, les insultes
    dans la rue, et parfois rentre dans les foyers.

    J’ai trouvé que la photographie était le médium adéquate pour retranscrire à travers images et textes
    les insultes et critiques.
    La photographie en noir et blanc invite à rentrer dans l’intimité.
    La parole enrobée par la couleur rose met en évidence les fausses idées que l’on a sur les grosses.
    Et le tout choque.

    Mailys Lacombe

    Merci à Benjamin, Gaelle, Nicolas, Clarisse et Mailys pour leur participation !

    A lire : 
    On ne naît pas grosse, de Gabrielle Deydier
    Gros n’est pas un gros mot, de Daria Marx et Eva Perez-Bello
    graspolitique.wordpress.com (source)