MONTPELLIER – lac de la Vène #K19 #DESIGNDESPACE #PS01

J’ai préparé une série d’articles de Montpellier à Nantes en passant par Toulouse.
Je te propose de découvrir quelques-uns des projets professionnels pour cette année 2019
que nos étudiants ont réalisé et présenté lors de leur oral de BTS.

Je commence avec Sarah en Design d’Espace et son projet sur l’aménagement des abords du lac
de la Vène en harmonie avec l’environnement.

Mais avant, qu’est-ce que le design d’espace ?

 

DESIGN D’ESPACE

Le BTS en Design d’Espace forme des concepteurs d’espaces.
Apprendre à concevoir des réalisations pérennes ou éphémères,
aménager des lieux de vie intérieurs comme extérieurs, privés comme publics.
Une formation, à la fois artistique et technique, qui pourra ensuite ouvrir les portes de l’architecture.

Les étudiants qui choisissent cette voie, sont entre autres, formés aux métiers
de l’aménagement de l’espace, de l’architecture, des techniques de construction et de la scénographie

Les deux années d’études du BTS Design d’Espace se concluent par le passage de l’examen.
Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen.
Ce projet permet de mettre en pratique leurs compétences
et de montrer leurs capacités à s’investir dans un programme de design d’espace.

 

PROJET DE SYNTHÈSE DESIGN D’ESPACE, SÉRIE 1
Aménagement d’un parcours initiatique
PRÉSENTATION

Mon projet consiste en l’aménagement des abords du lac de la Vène, à Bugarach,
village dans le Sud de la France.
Ceci afin de rendre le lieu plus accessible et attractif pour les locaux et les touristes.

Tout en étant pédagogique, l’aménagement permettra l’observation et la sensibilisation à la nature.

Différents points seront investis autour du lac : une zone de pique-nique, des espaces de baignade 
et repos, d’observation ainsi que de pêche.

 

PROJET & AXE
Créer du lien entre l’Homme et la nature 

La mairie de Bugarach m’a fait une demande d’étude de faisabilité pour la réalisaton du projet. 
En regard de la demande, l’aménagement pourrait constituer un parcours initiatique.
Les individus ressortiraient changés de la promenade autour du lac.
Comment celle-ci va-t’elle transformer le regard pour mener à un réflexion sur soi ?
Après l’observation de formes similaires entre l’Homme et la nature, le projet pose ici la question de leur lien.

L’empreinte de l’Homme sur la nature passera par le choix du bois non traité pour les constructions
mais aussi par la forme de celles-ci, reprenant l’idée de la racine, qui sort et s’enfonce dans la terre.
Les structures ponctueront l’espace de la promenade.
A aborder telle des installations in-situ, elles dialogueront avec le paysage, l’eau, la flore.
Aussi, elles vieilliront avec le temps, pour s’intégrer d’avantage à l’environnement.
Au sol, un chemin guidera le visiteur. Celui-ci paraîtra comme tracé passage après passage.
L’aménagement orientera le regard. Ceci passera par des cadrages, des formes.
Le mobilier, par son ergonomie, positionnera l’individu en regard des intérêts que le paysage offre.

Le projet inclus aussi la présence, gravés sur le bois des mobiliers à la façon d’un randonneur,
de citations / de mots, en relation avec les idées à transmettre.

 

 

ZONE PIQUE-NIQUE

S’implanter

 

Une structure en bois sort du sol pour former un banc.
Puis, une autre vient créer une table devant le banc déjà présent.
Assis là, un point de vue horizontal vers le lac s’offre au visiteur.
Derrière, un barbecue est déjà là.
En été, l’arbre, un érable champêtre, fait de l’ombre.

 

 

PLONGEOIR

Plonger

 

La même structure en bois sort du sol pour venir envahir un plongeoir déjà confectionné 
en un tronc de bois mort. Par cette greffe, celui-ci est renforcé et stabilisé.

 

 

BAIN DE SOLEIL

«O temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourez les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !»

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques , «Le Lac», 1920

 

Au bord de l’eau, on trouve une structure qui permet de s’allonger tranquillement, en regard du lac.
Elle est telle la racine de l’arbre sur la gauche, qui ressort de terre.

 

 

ASSISES

Propagation


Dans cette zone, le terrain est en dénivelé. Les structures seront installées dans la continuité 
des pins parasols, qui feront d’ailleurs de l’ombre. Celle-ci permetront de s’asseoir ou s’allonger.

 

 

 

ZONE BOISÉE

«Chaque Homme doit inventer son chemin» 
Jean-Paul Sartre, Les Mouches, 1943


Par la suite, le visiteur arrive sur une structure en bois, mais celle-ci monte finalement sur un arbre,
l’obligeant à s’arrêter et lever la tête. Il va ainsi se retrouver face à la grandeur et la verticalité des arbres.
Il continuera alors son parcours sur le chemin de terre.

 

 

PLATEAU D’AFFECTATION LIBRE

Autrefois, dans l’Aude, Cers, père des vents était accusé de ravager les récoltes des paysans.
La déesse Nore ainsi que les lutin Bug et Arach étaient les plus honorés, ils veillaient sur les habitants.
Ainsi, ils implorèrent Jupiter de délivrer le pays des colères de Cers.
Bug monta alors sur les épaules de Arach afin de se faire entendre.
Jupiter finit alors par dresser un rempart protecteur, fait du même mont sur lequel s’étaient placés
les deux lutins pour l’implorer : le pic de Bugarach.

Finalement, toute la plaine du Roussillon et le plateau des Corbières ne craindront plus les colères désastreuses de Cers.


A la croisée de plusieurs chemins, on trouve une surface qui prend la forme d’une souche d’arbre.
Le marcheur devra choisir sa direction. Mais il pourra aussi choisir de s’installer sur ce plateau,
de se l’approprier comme il le souhaite.

 

 

ASSISE

«Mes espaces sont fragiles : le temps va les user, va les détruire»
 Georges Perec, Espèces d’espaces, 1974.

 

Ici, la racine sort de terre comme un renflement, elle prend la forme d’une assise à différentes hauteurs.
Chacun s’y installe comme bon lui semble, vers le lac ou le chemin.

 

 

DIGUE ET CRÊTE DE DIGUE

«Je plie, et ne romps pas» 
Jean de la Fontaine, Le Chêne et le Roseau, 1668.

 

Afin de pouvoir faire le tour du lac dans sa totalité, un pont permettra de traverser la digue en toute sécurité.
Il connectera les deux parties de la crête de digue.
Cette zone constitue un point de vue à 360 degrés, avec une vue sur l’ensemble du lac, le pic, le village au loin.
L’axe vertical de la crête de digue sera parsemé de tronc d’arbres.

INTERVIEW
POURQUOI AVOIR CHOISI CE PROJET ?

J’ai choisi ce projet car j’ai grandi à Bugarach, mes parents y vivent d’ailleurs toujours.
Le lac est donc un lieu qui me tient à coeur, et que je connais par coeur !
De plus, j’avais déjà en tête de travailler sur un projet de micro-architectures en lien avec la nature.
Je souhaitais aussi que la force du projet réside dans le message véhiculé, qu’il raconte quelque chose
par sa dimension poétique et philosophique.

 

COMMENT S’EST PASSÉ LA COLLABORATION AVEC L’ANNONCEUR ?

Pour le projet, je me suis inspirée d’une demande qui avait été déjà faite par la mairie
afin d’aménager ses abords. Aussi, mon papa étant le maire du village, j’ai pu dialoguer avec lui
sur les possibilités d’aménagement.

Actuellement, mon travail est exposé dans une salle au château de Bugarach.

 

QUELLES ONT ÉTÉ TES SOURCES D’INSPIRATIONS ?

J’ai tout d’abord été inspirée par la nature elle même, en l’observant, c’est d’ailleurs de là qu’ont débuté
mes recherches pour le projet.
J’ai ensuite regardé le travail de différents artistes travaillant en rapport avec la nature,
tel que le courant de l’Arte Povera avec Giuseppe Penone par exemple.

J’ai aussi acheté le livre Architecture Nature, qui correspond tout à fait aux idées de mon projet.

 

PEUX-TU NOUS PRÉSENTER TON AXE ET SA PROBLÉMATIQUE ?

Comment, la promenade autour du lac, va-t’elle transformer le regard pour mener à un réflexion sur soi ?
Après l’observation de formes similaires entre l’Homme et la nature, le projet pose ici la question de leur lien.

L’axe retenu se défini par le verbe « s’enraciner ».
Il pose la problématique de l’empreinte de l’Homme sur la nature.
Le projet montera que celle-ci peut être subtile, en harmonie avec l’environnement.

 

AUJOURD’HUI APRÈS L’OBTENTION DE TON BTS,
COMMENT ENVISAGES-TU LA SUITE ?

Je suis partie pour rentrer en deuxième année de licence à l’école d’architecture de Montpellier.
Je ne sais pas trop où cela va me mener, car je n’ai pas la volonté de devenir architecte.
Mais cela va me permettre de découvrir d’autres enseignements, que l’on ne trouve pas dans le BTS.
Mon plus grand projet est celui de voyager, et je sais que l’école d’architecture offre plusieurs possibilités d’Erasmus.

 

AS-TU DES PROJETS PERSONNELS À VENIR ?

Ce qui me plairait, dans la finalité, c’est travailler l’installation, la scénographie ou la micro-architecture, 
dans le même esprit que mon projet professionnel.

 

Merci à Sarah.
Bonne continuation.
La suite de tes études et tes voyages te permettront de faire ton choix professionnel et pourquoi pas les trois !