Octobre rose / Novembre bleu – DG/MTP

Chaque année en octobre, la campagne de lutte contre le cancer du sein et en novembre,
celle contre le cancer de la prostate, sont organisées pour informer, mobiliser et dialoguer. 

Octobre Rose et Novembre bleu sont chaque année un rendez-vous de mobilisation nationale, l’occasion
de mettre en lumière sur un mois, une campagne d’information sur le dépistage précoce et de lutte contre
ces deux types de cancers, qui touche 1 personne sur 8.

En tant qu’enseignante et designer graphique, j’ai l’opportunité et le désir de faire prendre conscience
aux étudiants de différents phénomènes de société dans les champs politiques, social, médical ou humanitaire. Je suis convaincue de la nécessité d’ouvrir un discours graphique sur des sujets mal connus de la nouvelle génération, mais pourtant quotidien
Un graphisme expressif, humoriste et/ou pédagogique. Des mots qui claquent et qui sensibilisent.

À lire, voir ou revoir, l’article sur la grossophobie.

 

OCTOBRE ROSE / NOVEMBRE BLEU, QU’EST CE QUE C’EST ?

Le mois d’octobre est désormais rose ! C’est un rendez-vous de mobilisation nationale et internationale ; professionnels de santé, ONG et associations sont rassemblées pour informer, sensibiliser et soutenir autour du cancer du sein.

Novembre bleu, plus connu sous le nom de Movember, est lui, le mois dédié à la sensibilisation du dépistage du cancer de la prostate et des testicules. À cette occasion, les hommes se laissent pousser la moustache et que la moustache (bouc et barbe interdits) !

On estime qu’une femme sur 8 sera touchée par le cancer du sein au cours de sa vie, et un homme sur 7
pour le cancer de la prostate d’où l’importance d’un dépistage précoce
Plus ces cancers sont détectés tôt, mieux ils sont traités et plus les chances de guérison sont importantes.

 

UNE COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE, QU’EST CE QUE C’EST ?

Qui dit communication institutionnelle dit communication publique. 
C’est une communication formelle qui suscitera un échange et un partage de l’information.
Sa responsabilité incombe à des institutions publiques ou à des organisations investies de missions d’intérêt collectif. Une campagne institutionnelle s’oppose à la publicité produit. Elle tentera d’améliorer la perception des différentes cibles visées.

 

COMMENT SENSIBILISER CONTRE LE CANCER  ?

Deux problématiques s’imposent à nous sur ce projet :
Comment sensibiliser contre le cancer du sein, alors que la campagne existe depuis près de 27 ans ?
Et comment sensibiliser contre le cancer de la prostate, alors que le sujet est tabou auprès des hommes ?

À partir de différentes sources, les étudiants ont constitué un dépliant avec toutes les informations
sur le cancer du sein et de la prostate ; les chiffres, les cibles, des témoignages, les campagnes antérieures…
Ce processus de recherche leur a permis aux Bachelor/2 en Design Graphique  de l’Esma Montpellier 
de développer leurs axes et concepts (axe : idée forte – concept : représentation de cette idée), p
our créer
une campagne d’affichage à destination de la population.
Petite complication, les étudiants avaient pour consigne de réaliser deux affiches avec la même unité graphique, c’est-à-dire, en lien l’une avec l’autre.

LE MERVEILLEUX MONDE DU DÉPISTAGE

J’ai souhaité faire rentrer les femmes et les hommes dans un doux univers illustré, dans un microcosme,
selon le cancer concerné.
Pour le cancer du sein, une femme, se retrouve entourée de « montagnes poitrine », elles sont
les représentations de toutes les femmes ayant réalisé des dépistages. La main, elle, est une allégorie
du dépistage
, nous sommes dans un monde merveilleux. L’univers se veut rassurant, le but est de dédramatiser le dépistage et montrer à quel point il est important de le réaliser, car un cancer non dépisté et/ou non pris en charge à temps, peut à lui seul déranger l’équilibre de ce monde serein.
Pour le cancer des testicules, l’intention est la même, seule la représentation des autres hommes changent,
ce sont des « cactus phallus ». L’homme à lui aussi par sa position le geste de « prendre soin », il entoure
le pot de fleurs de ses mains, nous signifiant l’importance et la préciosité de notre corps et de notre santé

La difficulté de ce projet était de sortir des sentiers battus, de ne pas tomber dans le cliché des campagnes institutionnelles, parfois impersonnelles. Je ne souhaitais pas non plus donner un aspect trop dramatique
au dépistage, mais plutôt interpeller et donner envie de prendre soin de soi et de garder l’équilibre
de notre
 « Merveilleux monde du dépistage ». 

Marie Seris

ALTÉRATION

J’ai choisi de traiter ce sujet sous l’axe de la déformation. Mon concept était de travailler un visuel déformé par des ondes, des vibrations qui se propagent. Je me suis adonnée à une expérimentation typographique avec comme outil une photocopieuse, j’ai obtenu de multiples résultats, que j’ai associé pour donner
le résultat final. 
Les lettres sont chaotiques, le mot barbouillé, il décrit un changement avec un effet étrange et inquiétant… signe d’une altération.

Sur les affiches, cette altération du mot « cancer » occupe tout l’espace, il attire le regard de par sa taille
et sa couleur. Les couleurs, sur octobre et novembre, sont à la fois rose et bleu / bleu et rose, car le cancer nous concerne tous.

Mélanie Pugnet

GÉNÉRATION

Après avoir discuté avec des personnes concernées par le dépistage de ces deux cancers, je me suis rendu compte qu’il y avait un problème de procrastination et de méconnaissance de l’âge recommandé
pour se faire dépister, l’âge préconisé est à partir de 45 ans (suivant les antécédents médicaux).
J’ai donc utilisé un élément générationnel : les dessins animés de la fin des années 70. 
Rien de mieux que des souvenirs joyeux d’enfance ! 
J’ai gardé un ton positif et pas trop moralisateur pour toucher un maximum de personnes, avec comme slogan « Si tu as vu ce dessin animé quand tu étais petit, c’est que tu as l’âge de te faire dépister ». 

LA CONFIDENCE

Le cancer du sein, sujet sensible, est ici abordé sur un ton à la fois positif et intime, de l’ordre de
la confidence
que l’on pourrait retrouver dans les petits boudoirs.

Cette confidence, à la fois masculine et féminine,
détruit les tabous en ajoutant une touche d’humour
permettant un discours spontané et honnête. 

L’utilisation des textos disposés sur des peintures du XIXe siècle (Hippolyte Flandrin, Toulmouche, Cyril Cavé) permet une réactualisation de celles-ci tout en gardant cette thématique de l’intimité, du secret.
Elles peuvent ainsi toucher un public à la fois jeune et un public plus âgé

Séraphine Roustand

TOUCHEZ-VOUS

J’ai utilisé le pictogramme pour transmettre une information universelle, un moyen graphique simple, direct
et compréhensible par tous : l’oeil pour observer + la main pour toucher + la poitrine ou les testicules qui sont la partie du corps à observer et toucher ! La combinaison des trois sensibilise la population sur le sujet. 
La phrase d’accroche « Prenez soin de vous, touchez-vous » doit inciter le public à l’auto palpation pour
se protéger. La phrase un peu crue et affirmative « touchez-vous », contraste avec le « prenez soin de vous » pour interpeller et mobiliser les concitoyens !

J’avais quelques connaissances sur octobre rose, mais très peu sur novembre bleu. Je me suis beaucoup informée et documentée. Je me suis rendu compte que le plus important était de renseigner le grand public pour le sensibiliser. Ayant beaucoup appris, j’ai pu sensibiliser mon entourage à mon tour.  
Pour moi, c’est en étant renseigné qu’on agit le mieux !

Mathida Marquié