• Nantes, la Loire & nous #PP05

    J’ai préparé une série d’articles de Montpellier à Nantes en passant par Toulouse.
    Je te propose de découvrir quelques uns des projets professionnels
    que nos étudiants ont réalisé et présenté lors de leur oral de BTS.

    Voici le cinquième article de cette série après Louise, BénédicteLisa & Maelys (clic pour lire !)
    je continue avec Mathilde en DE et son projet sur la réhabilitation deux pontons couverts,
    situés dans le quartier du Bas-Chantenay, à Nantes.

    Mais avant, qu’est-ce-que le design d’espace ?

    DESIGN D’ESPACE

    Le BTS Design d’Espace, forme des concepteurs d’espaces.
    Apprendre à concevoir des réalisations pérennes ou éphémères,
    aménager des lieux de vie intérieurs comme extérieurs, privés comme publics.
    Une formation, à la fois artistique et technique, qui pourra ensuite ouvrir les portes de l’architecture.

    Les étudiants qui choisissent cette voie, sont entre autres, formés aux métiers
    de l’aménagement de l’espace, de l’architecture, des techniques de construction et de la scénographie

    Les deux années d’études du BTS Design d’Espace se concluent par le passage de l’examen.
    Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen.
    Ce projet permet de mettre en pratique leurs compétences
    et de montrer leurs capacités à s’investir dans un programme de design d’espace.

     

    projet de synthèse, série 5
    nantes, la loire & nous
    Présentation

    Ce projet est une réhabilitation de deux pontons couverts, situés dans le quartier du Bas-Chantenay
    à Nantes. Le projet est missionné par Nantes Métropole afin de densifier et relier ce site au reste
    de la ville en y créant un quai d’embarquement pour une nouvelle ligne de navibus ainsi qu’un bar.

    A la fin du XIXe siècle, la ville de Nantes met en place un système pour relier les deux rives de la Loire,
    et réalise l’aménagement de différents pontons à des lieux stratégiques.
    Nantes Métropole va acheter un premier bateau à la compagnie basse Loire, un steamer,
    qui va être baptisé Roquio. Il va ensuite donner son nom à l’ensemble de la flotte de huit bateaux.

    Ces navettes permettaient aux ouvriers du sud d’aller travailler aux industries du nord,
    et les weekends aux familles de se distraire en bord de Loire.
    Ces liaisons ont duré 90 ans, et les steamers accostaient à ces pontons couverts;
    il y avait 7 points d’embarquement. De tous les embarcadères desservis, seul celui du quai du Cordon Bleu
    à Chantenay est resté dans son état d’origine avec ses pontons couverts, d’où l’intérêt du maître d’ouvrage
    pour ce site en particulier afin de pouvoir remettre en état ce patrimoine avant qu’il soit dénaturé
    et transformé comme il l’a été sur les autres sites.

    Planche de présentation en PDF (lien)

    Projet & axe
    PATRIMOINE MARITIME NANTAIS

    Un des enjeux de ce projet est l’espace du quai du Cordon Bleu, un lieu qui dans le futur se veut dédié
    à l’activité nautique avec des espaces partagés pour des événements festifs comme des fêtes nautiques.
    Afin de le réamenager, un concours à été organisé pour faire de ce lieu un point stratégique de déplacement
    sur terre ainsi que sur le fleuve, mais aussi un point d’arrêt pour offrir des points de vue sur les nombreux
    sites remarquables qui l’entourent.

    L’ensemble du projet a pour but de mêler la conservation de ce patrimoine, la connexion entre ce lieu
    et le reste de la ville tout en respectant la nature existante et faisant du fleuve le point central du projet.

    L’intention de ce projet étant de relier différents quartiers de Nantes par la Loire,
    l’inspiration est venue d’un élément remarquable, d’un certain nombre de lieux sur Nantes,
    les structures en acier liées aux anciens chantiers navals comme les nefs, le jardin des fonderies
    ou encore la grue noire Dubigeon présente à côté du site.

    Le projet, dans son parti-pri formel, reprend l’esthétique des structures vernaculaires et permet de relier
    les pontons, eux aussi patrimoine maritime nantais, au reste de la ville.
    Elles seraient installées autour, comme enveloppe qui permet de les dissimuler au premier abord
    en arrivant sur le site depuis la route, puis les mettre en valeur une fois à l’intérieur grâce notamment
    à la végétation existante qui serait amenée à continuer de se développer sur la structure.
    L’espace sur l’eau créé par celles-ci dégage des espaces de consommation pour le bar,
    à différents niveaux qui offrent différents points de vue sur les sites aux alentours.

    Au niveau de l’aménagement des pontons couverts existants, le parti-pris est de conserver l’existant,
    c’est pourquoi les éléments de cloisons intérieurs sont presque toutes conservées et seulement modifiées
    dans l’espace d’embarquement pour le rendre plus pratique, et accessible aux handicapés.
    Pour le ponton accueillant le bar, les deux magasins gardent leurs emplacements et capacités d’origine.

    L’architecture en acier a été composé en fonction des points de vue à offrir sur les sites environnants.
    En effet les structures sont composées de plateaux suspendus, qui permettent à la fois de séparer
    et donc de créer des espaces plus intimes par petit groupe pour les usagers du bar.
    Les deux nouveaux éléments architecturaux sont reliés par une passerelle en hauteur agrémentée d’un filet,
    et par une coursive flottante.

     

     

    interview
    Pourquoi avoir choisit ce projet ?

    Je connais bien ce quartier du Bas-Chantenay situé à l’ouest de Nantes, j’ai l’habitude de m’y rendre.
    J’ai toujours trouvé dommage que personne ne connaisse ce quartier, n’ai jamais vu les différents éléments
    remarquables de notre patrimoine maritime tel que les anciennes salles à tracer, ou encore la grue dubigeon.

    J’ai choisi ce projet afin de faire découvrir
    et de sublimer ces éléments d’histoire de la ville. 

    Tout en tournant le projet vers la Loire et l’inscrivant dans la dynamique réalisée par Nantes
    depuis plusieurs années.

    peux tu nous présenter ta problématique ?

    Elle s’inscrit dans la dynamique effectuée il y a quelques années sur l’île de Nantes où
    «Dans l’île, toute action d’aménagement renvoie directement ou indirectement au thème de l’ouverture
    de la ville sur la Loire. C’est dans l’île de Nantes que le rapport entre la ville et le fleuve peut être cultivé
    et conférer à tout aménagement son sens. Toute action entreprise devra satisfaire à l’idée qu’elle introduit,
    qu’elle développe, qu’elle restaure une relation de la ville avec l’eau. »
    (Chemetoff et Berthomieu, L’île de Nantes, le Plan guide en projet, 1999, éd. Memo)

    Quels ont été tes sources d’inspirations ?

    Mes principales sources d’inspirations ont été les éléments existants à Nantes appartenant au patrimoine
    maritime, les vestiges de construction des chantiers navals, les friches industrielles…

    Mais je me suis également appuyée sur plusieurs architectures tel que “Nest We Grow” de Kengo Kuma,
    ainsi que le Pavillon du Brésil à l’Exposition Universelle de Milan, ou encore
    le Belvédère imaginé par Tadashi Kawamata pour offrir un point de vue lointain sur Nantes encore inexistant.
    C’est le premier projet annoncé de la densification du bas-Chantenay, les pontons en seraient la continuité…

    Aujourd’hui après l’obtention de ton BTS,
    comment envisages tu la suite ?

    J’intègre en septembre l’Ecole d’Architecture de Lyon en entrant directement en deuxième année.
    Je pars avec beaucoup d’acquis grâce au BTS, à mes professeurs, les échanges et l’entraide
    avec mes camarades de classe me serviront.
    J’espère pour arriver au bout du cursus en école d’architecture !

    As tu des projets personnels pour les mois à venir ?

    Mon travail saisonnier, mais je travaille aussi sur un projet pour mes proches :
    une réhabilitation et extension d’une maison ancienne à la Bernerie en retz sur la côte Atlantique.

    Merci à Mathilde.