• LES ATELIERS PRÉPA ENTERTAINMENT : #2 volume

    La Manaa classique a expérimenté quelques changements, pour se diviser en Prépa Design
    et Prépa Entertainment 3D. 
    Ces années prépa ont été spécifiquement pensées pour préparer au mieux  les étudiants
    vers leur future formation. 
    Je te propose une série d’article qui met en lumière les différents ateliers  dédiés aux Prépa Entertainment. 

    La Prépa Entertainment reprend les apprentissages fondamentaux de la Manaa
    et propose des ateliers spécifiques au domaine du cinéma d’animation.
    Ces modules – Design Graphique, Photographie, Séquence et Volume – se déroulent un semestre.

    Suite de la série, avec l’atelier volume sur l’Esma Nantes, et Benjamin Deyries.

     

    VOLUME

    Le module volume propose la découverte et l’acquisition de techniques permettant de construire,
    structurer, sculpter, modeler formes et matières.

    Au cours du semestre les étudiants vont expérimenter divers matériaux : fil de fer, carton, plastiline et argile. Je propose pour chaque matériau un sujet qui s’étalera sur environ trois semaines. 

     

    MODULE 1
    Le premier module aborde les techniques du fil de fer, les étudiants travaillent sur le sujet de l’insecte.
    Je montre des techniques de découpes, de torsions et d’attaches. Puis les élèves se documentent
    sur l’insecte choisi, ils  le dessinent sous plusieurs angles (dessus/ profil/ perspective) et organisent
    un schéma de construction avant de passer à la fabrication. 

    Cet exercice permet aux étudiants d’apprendre à décomposer les volumes, à étudier les proportions
    et la silhouette d’un sujet, sans avoir la possibilité matérielle de se perdre dans les détails.

    MODULE 2
    L’approche est assez similaire pour le module du matériau carton, dans lequel les étudiants doivent fabriquer une chaussure.
    Ils vont une nouvelle fois se documenter, analyser les formes par le dessin, planifier les principales étapes
    de fabrication et prendre des mesures.
    L’objectif de cet exercice est d’apprendre à analyser les courbes de la chaussure grâce à la technique
    des coupes
    qu’ils devront par la suite fabriquer.

    Les deux derniers matériaux abordés, utilisent la technique du modelage.

     

    Le module modelage m’a permis d’avoir une première approche sensorielle de la 3D.

    L’exploration par le toucher me semble indispensable
    à l’élaboration  d’une représentation mentale d’un objet.

    Ce module m’a aussi permis de transposer des compétences 3D au dessin.
    J’ai trouvé très structurant de construire un objet en 3 dimensions avant de me lancer en informatique
    dans un espace plus abstrait.
    Marion Machelard

    MODULE 3
    Dans le module sur la plastiline, je leur propose de modeler une tête synthétisée en plans.
    Cet exercice permet de comprendre la structure de la tête, de dessiner les repères des plans principaux
    du visage
    , et d’apprendre à travailler sous tous les angles.

    MODULE 4
    Enfin, dans le dernier module concernant l’argile, les élèves modélisent leur main d’après
    une série de photos.

    Ces exercices permettent d’aborder les notions anatomiques et de faire le lien avec les cours de dessin.

    A travers cet atelier modelage,

    j’essaie d’aider les étudiants à développer
    une rigueur dans la préparation

    (documentation/ dessin) mais aussi une exigence dans l’analyse des formes.
    J’enseigne également la modélisation informatique en 1ere année d’animation 3D.
    Le travail de la matière, les techniques informatiques sont différentes mais les notions d’analyse
    et de compréhension des formes restent les mêmes.

    Cette première année d’enseignement en Prepa Entertainment fut très intéressante.
    Ayant travaillé sur des films d’animation volume en tant que décorateur par le passé,
    je retrouve le plaisir lié à la matière, la fabrication et la manipulation des outils traditionnels. 
    De plus, les échanges avec les étudiants furent agréables et ils ont fait preuve d’une bonne implication
    dans les projets de cet atelier. 
    Je suis donc heureux de pouvoir les retrouver depuis la rentrée pour leur enseigner la modélisation 3D
    dans la section d’animation !

  • le berlingo de m. dauriac

    Lors des JPO du 15 février à l’Esma Toulouse, j’ai découvert un projet qui a piqué ma curiosité…
    lumineux mais opaque, généreux mais invisible, familier mais hostile.
    Je tenais à te le faire partager.


    LE BERLINGO DE M. DAURIAC + HABITER = SCULPTURE ?

    Voici l’énoncé proposé aux étudiants de Design d’Espace en arts plastiques par M. Dauriac lui même !
    Il est à considérer comme un point de départ à partir duquel il faut travailler.

    J’ai demandé à Benoit son ressenti par rapport à ce que cela pourrait engendrer : Aucun. (quoique)
    « Plutôt une véritable excitation, curiosité de savoir comment ils allaient s’approprier cet énoncé
    et du même coup mon Berlingo !
    C’est quand même ma voiture, une part de mon intimité : je donne de ma personne en « pâture » !
    Et je suis leur professeur d’arts plastiques !
    Jusqu’où oseront ils aller ?? « 

    Le Berlingo oeuvre d’art ?

    L’élément central de ce sujet est le Berlingo de Monsieur Dauriac.
    Ensuite, nous avons dû nous questionner sur la notion d’Habiter et la notion de Sculpture.

    Le papier aluminium dans cette installation a permis de faire ressortir les moindres détails du Berlingo.
    La couleur gris métallique fait référence à la tôle originale du Berlingo.
    Le Berlingo est entièrement recouvert d’aluminium et questionne sur l’accessibilité ou non de l’intérieur.
    Cette « couverture » nous offre un nouveau regard sur le Berlingo sur sa forme et ses détails.

    Le reflet du papier aluminium apporte ici la notion de sculpture, avec ce changement de matière le Berlingo vient refléter les véhicules environnants. En effet, dans un parking placé au milieu d’autres voitures
    il se différencie par sa brillance qui attire et interroge.

    Ainsi en recouvrant entièrement le Berlingo d’aluminium, le véhicule perd une de ses fonctions
    qui est d’être habitable et change notre perception de l’objet industriel.

    « Après beaucoup de recherches, ce sujet m’as permis de trouver une idée clé et de la poussée à son paroxysme. Le Berlingo est un objet imposant, ses formes sont devenues des contraintes autour
    de la matière. »
    Louise Vigier

    Le Berlingo ou la notion de l’intimité

    Lors de mes recherches et expérimentations, j’en suis venue à la conclusion que la notion d’«habiter»
    relevait de l’intimité de la personne qui habite l’espace.
    J’ai voulu retranscrire cette notion en faisant un rapprochement entre les vêtements d’un individu
    qui sont là pour couvrir et protéger son intimité et le tissu qui recouvre l’intérieur de la voiture.
    J’ai choisi de reprendre les couleurs du tissage des sièges rouge et bleu par des fins fils de couture.
    Le choix de l’épaisseur de fil fait écho au désir d’illustrer l’intimité.

    Ce projet se présente dans l’espace de la voiture. Fermée seule la fenêtre conducteur est ouverte.
    Ce n’est qu’en s’approchant de la voiture et de l’ouverture que le projet devient visible.
    On découvre alors la propagation des fils colorés depuis le siège conducteur jusqu’aux autres surfaces
    tissés de la voiture (sièges et portes).
    La propagation des fils dans l’habitacle de la voiture vient souligner la notion d’« Habiter l’espace ».

    La fenêtre ouverte nous invite à passer notre tête dans l’encadrement pour apprécier les différents
    sens de propagation des fils rouge et bleus. Cette apparition progressive des fines lignes colorées
    renvoie à la notion d’intimité qui fédère le projet.
    L’action de passer sa tête par la fenêtre pour s’insinuer dans l’habitacle de la voiture fait également référence à l’action de pénétrer dans le cercle intime d’une personne.
    En se rapprochant d’une personne et en pratiquant les objets qui lui appartiennent,
    on entre dans une relation intime avec cette personne.

    « Ce projet m’a permis à la fois d’expérimenter plastiquement un concept, une idée;
    tout en appliquant à l’art plastique une notion de Design d’Espace en occupant un espace.

    J’ai apprécié de pouvoir créer en utilisant un objet « réel ».

    Me permettant ainsi de dépasser les limites que les projets artistiques scolaires peuvent parfois avoir. »
    Océane Garreau

    Le Berlingo immobilisé

    Pour ce projet d’Art Plastique, j’ai acheté un Berlingo miniature afin de réaliser plusieurs moulages en usant d’outils simples comme de la colle, du scotch ou du fil de fer.
    J’ai continué à faire des moulages mais avec des mâtières plus complexes comme de la résine ou le stylo 3D.
    Pour finir, j’ai choisi le plâtre plus précisément des bandes plâtres pour recouvrir le Berlingo.

    En réalisant une série de tests je me suis rendue compte que si je superposais des bandes, le Berlingo
    était tellement recouvert qu’on ne le reconnaissait presque plus. C’est cette notion qui m’a intéressé.
    J’ai donc réalisé une série de trois photographies de mes volumes, avec l’aide de Jeanne Lucas étudiante
    en photographie à l’ETPA, afin de rendre compte de l’évolution vers un Berlingo inhabitable.
    La première photographie montre un Berlingo avec des ouvertures, il est encore accessible.
    La seconde, sans ouvertures le rend inaccessible.
    La troisième, montre un Berlingo recouvert de plusieurs bandes de plâtre, brouillant la lecture de celui-ci,
    il devient donc inhabitable.

    « J’aime travailler avec mes mains, réaliser ma propre cuisine et ma propre interprétation,
    ce sujet assez libre m’a beaucoup plu. D’autant plus, que j’ai réussi à prendre le contre pied sur le sujet
    ce qui m’a permis d’aboutir à un projet concret. »
    Clémentine Bricard

    Merci à Louise, Océane et Clémentine, ainsi que M.Dauriac pour leur participation !

  • MONTPELLIER DE1 – WORKSHOP SCÉNOGRAPHIE 2019

    Les étudiants de Design d’Espace 1ère année ont découvert la scénographie théâtrale
    lors du workshop encadré par Daniel FAYET, pour la troisième année consécutive. 

    La scénographie regroupe tous les éléments qui contribuent à établir l’atmosphère
    et le climat d’une production théâtrale : les volumesles éclairagesle sonle décor et les textures.
    Un prolongement du sens du texte par une ambiance visuelle, une conceptualisation de l’espace.

    Les principes de la scénographie :
    – faire sens,
    – l’espace comme outil de support,
    – l’esthétisme.

    « l’apprenti » UN TEXTE DE DANIEL KEENE

    Apprenti : 1. Jeune homme qui apprend un métier sous la direction d’un moniteur, d’un instructeur, etc.
    2. Personne qui manque d’habileté dans ce qu’elle fait. (syn. novice)
    Le Larousse

    Tous les enfants ont un jour rêvé de remplacer ses parents parce qu’ils trouvent que les siens
    ne sont pas assez bien ?
    Julien est à la recherche d’un père idéal. Il observe et étudie les habitudes des clients du café d’en face et choisit Pascal. Il déboule dans la vie de cet homme solitaire, amateur de mots croisés…
    « L’Apprenti » est une pièce farfelue sur la rencontre entre un jeune garçon et un homme. Daniel Keene
    décrit avec légèreté et délicatesse, la naissance et l’évolution d’une intimité particulière, sur une année.
    Cette fable simple et heureuse pourrait bien être une définition de l’amour.

    Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique.
    Le petit Prince, Antoine de Saint Exupéry

    DES PROJETS CONTEMPORAINS

    Les étudiants ont été forces de propositions.
    Ils ont abordé la pièce « l’Apprenti » de Daniel Keene sous différents angles : conceptuel et contemporain.
    Chaque projet a été abordé en groupe de manière pertinente et professionnelle.

    Transmettre avec pudeur, la position de chacun au sein de cette sphère intime; celle d’un enfant délaissé
    et celle d’un homme qui hésite à endosser le rôle de père et qui devient « l’Apprenti ».
    La difficulté d’une seule scène pour différents rapports temps et espaces :
    immerger les spectateurs sur une année, au sein d’une étape relationnelle, la naissance d’une l’amitié.

    Avoir un point de vu plus conceptuel qu’architectural, voilà le challenge relevé par les étudiants .

    Le café, un lieu de vie

    Un décor unique, la terasse du café. Des tables et des chaises, le décor est minimaliste
    afin de mettre en avant la simplicité du dialogue.
    Les spectateurs seront limités en nombre afin de prendre place directement sur la scène.
    La représentation théâtrale, descendue de sa position frontale est moins distante, plus accessible,
    l’immersion est totale.

    Les acteurs sont assis dans le café, renforçant l’effet de surprise lorsque les spectateurs découvriront
    qu’ils sont parmis eux. Cette proximité physique induit une relation complice et intime.

    La simplicité de la scénographie rend la relation au public plus directe.
    Tout est fait pour qu’il se sente convié et concerné par ce spectacle.

    Une année en pente douce

    La scénographie vise à offrir aux acteurs différentes scènes de jeu reliées les unes aux autres
    par des variations ou des pentes.
    Il y a une corrélation entre le glissement des acteurs de scène en scène et les différentes étapes de la vie.
    Dans un premier temps, les scènes sont éloignées pour évoquer la distance sentimentale qui sépare des deux protagonistes. Elles se rapprochent sensiblement au fur et place les personnages l’un à côté de l’autre
    sur une scène centrale.

    La scénographie s’appuie donc sur différentes notions telles que le mouvement, le cheminement intérieur, le déplacement et l’imaginaire.
    En effet, l’ensemble reste très abstrait. Les spectateurs doivent donc se focaliser sur le jeu des acteurs
    pour imaginer le contexte qui se joue devant.
    L’effet réside donc dans la faculté des spectateurs à se projeter dans un espace suggéré.

    Cette proposition permet de faire vivre un lieu et un jeu avec un certain dynamisme.

    UN ÉCHANGE ENRICHISSANT

    Ce workshop a été l’occasion pour les étudiants de découvrir la spécialisation qu’est la scénographie,
    qui est un des nombreux aspects que propose le métier de designer d’espace.
    Il leur a permis d’acquérir de nouvelles méthodes de travail, du vocabulaire spécifique,
    la capacité à s’investir dans un projet commun.

    « C’est très intéressant de rencontrer un intervenant extérieur qui nous confronte à son milieu professionnel. Cela nous pousse à aller plus loin ! »

    Les étudiants ont beaucoup apprécié leurs échanges avec Daniel, cette rencontre avec le métier et un professionnel. Attentif, agréable et pédagogue, ils en gardent un très bon souvenir de ce workshop.

    Retrouve les WS2017WS2018

  • NANTES – SAINT BRéVIN #k18 #DESIGNDESPACE #PS03

    J’ai préparé une série d’articles de Montpellier à Nantes en passant par Toulouse.
    Je te propose de découvrir quelques-uns des projets professionnels pour cette année 2018
    que nos étudiants ont réalisé et présenté lors de leur oral de BTS.

    Après l’article sur le projet en Design d’Espace de Clémentine,
    c’est au tour de Janie et son projet sur la revalorisation d’un site Historique à Saint-Brévin.

    Mais avant, qu’est-ce que le design d’espace ?

    DESIGN D’ESPACE

    Le BTS Design d’Espace forme des concepteurs d’espaces.
    Apprendre à concevoir des réalisations pérennes ou éphémères,
    aménager des lieux de vie intérieurs comme extérieurs, privés comme publics.
    Une formation, à la fois artistique et technique, qui pourra ensuite ouvrir les portes de l’architecture.

    Les étudiants qui choisissent cette voie, sont entre autres, formés aux métiers
    de l’aménagement de l’espace, de l’architecture, des techniques de construction et de la scénographie

    Les deux années d’études du BTS Design d’Espace se concluent par le passage de l’examen.
    Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen.
    Ce projet permet de mettre en pratique leurs compétences
    et de montrer leurs capacités à s’investir dans un programme de design d’espace.

    projet de synthèse DEsign d’espace, série 3
    Revalorisation dun site Historique à Saint-Brévin
    présentation

    La mairie de Saint-Brévin souhaite valoriser et mettre en avant le patrimoine de sa ville lié
    à la seconde guerre mondiale, notamment les Blockhaus présents sur l’ensemble de son territoire.

    Mon Projet Professionnel «Revalorisation d’un site historique à Saint-Brévin» traite donc de cette demande.
    La mairie souhaite concevoir un espace public ponctué des trois Blockhaus présents sur le site de la Prinais.
    Deux Blockhaus accueilleront des refuges – petites habitations sommaires appartenant à la Mairie,
    gratuites et accessibles à tous, sur demande, le temps d’une nuit – un troisième permettra d’accueillir
    des groupes
     au sein d’un espace pédagogique.

    La mairie souhaite également créer une promenade culturelle et pédagogique au coeur du parc.

    Ce parc, devient un lieu de témoignage, de rencontre.

    A l’entrée du site, un parking permet de stationner vélos, cars et voitures.
    Le projet est destiné aux étudiants, classes scolaires, promeneurs, aux personnes passionnées d’Histoire,
    de visites insolites, souhaitant le temps d’une balade, ou le temps d’une nuit s’immerger dans le contexte
    de la guerre 1939- 1945.

    PROJET & AXE
    immersion du passé dans la nature 

    Afin de revaloriser ce site Historique à Saint- Brévin, un parc paysager aux multiples circulations a été conçu.
    Ce parc ponctué de trois Blockhaus propose une immersion progressive de l’usager au coeur de l’Histoire
    du Mur de l’Atlantique.

    Autour de ce projet plusieurs axes de recherches ont été définit.
    Dans un premier temps celui du «palimpseste» qui consistait à écrire une nouvelle Histoire à même
    les Blockhaus afin de dépasser leur Histoire et lourde signification.
    Ce sont cependant les deux axes «intégration à la nature» et «revaloriser le passé» qui ont été travaillés.

    Le parc se compose finalement de deux types de circulations :
    Une boucle principale permet une lecture logique du site.
    Pratique, elle permet aux usagers de découvrir l’ensemble du site et de revenir à leur point de départ.
    Une seconde circulation permet une lecture plus personnelle et aléatoire du projet.
    Chaque circulation est adaptée aux différents types de visiteurs, groupes, classes, randonneurs.
    Des pistes cyclables et sentiers piétons permettent aux promeneurs de découvrir la côte Atlantique.

    Une végétation dense et naturelle occupe actuellement le site.
    Cette nature reprend petit à petit ses droits sur les ouvrages de béton et participe à leur camouflage.
    Après étude et analyse de plusieurs types de jardins et aménagements paysagers, la solution de nature
    en friche
    en accord avec l’environnement et l’histoire du lieu parait évidente.
    Sur le principe des jardins du tiers paysage de Gilles Clément, la nature est invitée à investir les lieux,
    à se développer, afin d’offrir différents volumes et différentes couleurs selon les saisons et
    différentes variétés de plantes sur le site.

    Une construction supplémentaire, un espace d’accueil permettant d’accueillir les visiteurs au sein de l’espace
    paysager est créé. Un espace couvert mais ouvert en accord avec le projet et l’univers propre au parc.
    L’accueil propose un espace d’information, des sanitaires mais également un espace à investir permettant
    de se retrouver, de s’abriter, de pique-niquer, d’échanger.
    Cet espace est le point de départ de la découverte du site, un repère.

    Deux des Blockhaus présents sur le site sont transformés en refuges.
    Réaménagés confortablement, leur forme initiale et leur histoire ont été conservées.
    Le Blockhaus rectangulaire ainsi que l’un des Blockhaus circulaire permettront finalement aux usagers
    de redécouvrir les gestes et modes de vie des soldats au sein de la batterie.

    Le réinvestissement de ces ouvrages et leur caractère historique présentent des valeurs
    qui ne peuvent être oubliées
    et transformées, c’est pour cela que

    le caractère brut et authentique de ces Blockhaus
    sera finalement conservé et magnifié.

    Suite à diverses recherches iconographiques et historiques deux types de lits ont été dessinés,
    une première chambre accueillera des lits métalliques superposés, l’autre des lits superposés de toile tendue.
    L’intérieur du Blockhaus sera conservé en son état.
    Le deuxième refuge conçu au sein du Blockhaus est circulaire, à ciel ouvert.
    Une toiture a du être imaginée pour permettre aux usagers de se protéger des intempéries.
    Une structure mobile, actionnable en un point permet à l’usager de dresser son propre campement.
    L’usager est alors invité à ramper pour accéder à la manivelle afin de pouvoir lui même dresser et élever
    la toiture de son campement.
    Par ces gestes et postures, l’usager accomplit métaphoriquement les actions et tâches quotidiennes
    des soldats de la Seconde Guerre mondiale.

    interview
    Pourquoi avoir choisit ce projet ?

    Je vis près de Saint-Brévin, la présence des Blockhaus sur le littoral et leur impact sur le paysage
    me questionne depuis quelques temps. Ces indestructibles symboles résistent à l’usure du temps,
    difficilement modifiables, la plupart d’entre eux sont actuellement enfouis sous le sable.
    Il me parait aujourd’hui intéressant de réinvestir ces monolithes, de les donner à voir, afin de transcender
    l’Histoire de ces vestiges
    .

    Au cours de mes recherches j’ai pu recueillir différents témoignages, échanger avec des associations
    de sauvegarde du patrimoine, visiter de nombreux Blockhaus. J’ai alors pris conscience de l’actuelle
    demande des citoyens qui est aujourd’hui d’investir et de valoriser leur patrimoine,
    de témoigner d’une certaine époque, d’un certain mode de vie, de coutumes et de traditions révolues.

    Quelles ont été tes sources d’inspirations ?

    Diverses références m’ont inspiré tout au long de l’élaboration du projet.
    Tout d’abord, le projet Tirpitz réalisé par BIG en 2017 pour son interprétation de la tranchée,
    ce moyen de circulation anciennement utilisé par les soldats au sein des Batteries.

    La revalorisation Bunker 599 réalisée par Raaaf, pour son approche pédagogique et sa volonté d’ouvrir
    ces vestiges historiques aux plus curieux.

    Gilles Clément et ses jardins du tiers paysages m’ont inspiré, en particulier son intervention sur
    la Base sous-marine de Saint-Nazaire.
    Son approche induit une certaine poésie et légèreté illustrée par les jardins en constante évolution,
    plantés à même le toit de cette Base sous-marine. La façon dont les végétaux prennent peu à peu vie
    sur ce site Historique, la manière dont ils envahissent petit à petit les différents éléments de béton
    me paraissait intéressante à investir et à adapter au parc paysager conçu à Saint-Brévin.

    Enfin les refuges périurbains de Bordeaux de par leur programme insolite m’ont questionné.
    En effet ces refuges permettent d’investir, gratuitement, le temps d’une nuit, un hébergement sommaire
    et original situé en périphérie de la ville, d’y découvrir ou redécouvrir un paysage inconnu.

    peux-tu nous présenter ton axe et sa problématique ?

    Deux axes «intégration à la nature» et «revaloriser le passé» ont été travaillés.

    Deux types de circulations permettent de déambuler parmi la végétation en friche.
    Ces deux circulations ont fait l’objet de multiples réflexions au sujet de leurs dimensions et matérialités
    afin de rendre leur lecture cohérente par rapport à la découverte du site et aux émotions
    que celui-ci souhaite faire ressentir.
    La circulation principale permet une découverte totale du parc et une immersion progressive de l’usager
    par la découverte d’une tranchée creusée à même le site. Elle offre, à la manière du projet Moses Bridges,
    un point de vue et une perception différente de la nature présente. Cette allusion historique permet
    de redécouvrir les circulations et réseaux de l’ancienne Batterie Antiaérienne Seelowe.

    La deuxième circulation permet de déambuler librement sur le parc.
    Celle-ci est rythmée par du mobilier urbain offrant différents points de vue sur la nature.
    Cette circulation permet une immersion individuelle dans la végétation dense, par les jeux de caillebotis.
    Comme l’expérimente actuellement le Jardin de l’Île Mabon, à Nantes, le procédé de surélévation
    des espaces de circulation permet aux plantes de se développer plus facilement.
    Le caillebotis permet à la nature de croître et de se développer librement sous la circulation.

    La présence de ces Blockhaus sur le village de la Prinais questionne inévitablement.
    Dans ce village qui tend à grandir, l’encombrement que génère ces indestructibles ouvrages de béton
    rend difficile l’exploitation des terres qu’ils occupent pour l’agriculture ou la construction de maisons neuves.
    Ici ces blockhaus sont à l’image d’un passé que l’on ne peut pas oublier ou détruire facilement.
    D’ailleurs, c’est sans doute là une bonne chose, car ces architectures sont des témoins rares d’un temps autre
    et représentent un potentiel à investir, à transformer, à questionner.

    À Saint Brévin la volonté du projet fut de

    donner à voir l’Histoire et ces vestiges, de les magnifier
    afin de transcender leur valeur symbolique.

    Le projet s’encre sur le territoire, prend en compte le contexte et s’appuie sur les structures locales existantes
    telles que l’association «Bunker Archéo 44».
    Tout le long de la côte Atlantique, des questions similaires se posent pour des dizaines d’autres sites.
    La réponse apportée à Saint Brévin reste singulière et ne peut être un modèle à calquer.
    En revanche une démarche de résilience et d’adaptation est à soutenir pour permettre à chacun de ces lieux
    de trouver une nouvelle place dans notre époque.

    Aujourd’hui après l’obtention de ton BTS,
    comment envisages-tu la suite ?

    Le stage de première année m’a permit de découvrir le cabinet d’architecture 3A, situé à la Chevrolière.
    J’y ai rencontré deux architectes, M. Redois et M. Surget.
    Afin d’en apprendre plus à leur coté, je réalise l’année prochaine un deuxième BTS, en alternance d’un an.
    Ce BTS enveloppe du bâtiment – conception réalisation, va notamment me permettre d’appréhender
    les aspects techniques et structurels de la construction.

    AS-tu des projets personnels à venir ?

    Après avoir pris quelques semaines de vacances j’intègre l’agence 3A dès cet été.
    Une première expérience concrète pour moi dans le milieu de la construction.

    Merci à Janie,
    bonne continuation.

  • toulouse – à table !

    Dans notre société le repas est culturel, un rituel, un moment de partage, un instant sacré, une pause…

    Lors des JPO de Toulouse, j’ai découvert le projet d’expression plastique
    « Le temps d’un repas » réalisé par les Manaa. Ce projet a retenu mon attention,
    les étudiants ont répondu avec beaucoup de liberté et de créativité sur la finalisation.

    Le sujet a été mené dans le cadre du projet pédagogique
    de la Fondation Ecureuil pour l’Art Contemporain de Toulouse.
    Je suis venue lors du vernissage, découvrir l’installation des différents projets sélectionnés !

     

    Un projet « le temps d’un repas »

    Il a été demandé aux étudiants, par groupe, de questionner cet intitulé, de réfléchir aux relations
    entre temps/objets/espace et de réaliser une proposition plastique, graphique, volumique
    ou bien une installation, une performance.

    Les professeurs M.Bergon et M.Pujol ont interrogé les étudiants :
    Que se passe-t-il le temps d’un repas ?
    Que se passe-t-il avant ou après ?
    Comment retranscrire le temps qui passe, la notion de temporalité ?
    Les relations entre les personnes lors d’un repas ?…

    Dans ce projet vous devez questionner les rapports entre le/les OBJET(s) L’ESPACE et le TEMPS.

    Une progression sur plusieurs semaines, des recherches, expérimentations,
    l’étude de différentes références artistiques telles que Spoeri, Arman, Sophie Calle…
    Cinématographiques : Festen, Delicatessen, La grande bouffe… Théatrâle… Design d’objets…
    ont permis aux étudiants de répondre de manière pertinente avec une démarche claire.

     

     

     

    exposition « …et pour toujours »

    En lien avec l’exposition « HAD hier, aujourd’hui, demain »La Fondation espace écureuil
    a lancé son 25ème projet pédagogique. En prenant appui sur les œuvres poétiques
    et sensibles de Haguiko et Jean-Pierre Viot, couple de céramistes contemporains.

    La Fondation Ecureuil a sélectionné un ensemble de productions allant de l’école primaire
    à l’enseignement supérieur, parmi eux nos Manaa !
    L’exposition est à retrouver jusqu’au 10 juin.

     

    BON APPéTIT !

    Lors du vernissage les étudiants retenus ont présenté leurs projets en commun,
    voici leur installation

     

     

    ainsi qu’un projet vidéo dans son intégralité et la note d’intention

     

     

    « Le rituel qui s’organise autour du repas est la parfaite incarnation de notre système patriarcale
    avec l’homme en bout de table et la femme dévolue aux tâches.
    Cette réflexion nous a emmenées à inscrire notre projet sur le bouleversement, l’évolution de ces codes et généralités
    …L’homme
     est le chef d’orchestre du repas, il se montre même autoritaire dans l’optique de jouer
    sur les clichés de la place patriarcale dans les repas.
    La représentation des femmes, ici,
     joue sur la beauté stéréotypée, la perfection esthétique… 
    …La raisonnance du « tic tac » au début peu audible, s’intensifier et donne une dimension
    oppressante et dérangeante au repas qui se déroule…

    …Enfin, l’échange des places par les femmes uniquement permet de contribuer à l’idée d’évolution progressive 
    des clichés puisque dès que la dernière protagoniste a changé de place, c’est autour de l’homme de se lever
    pour aller récupérer le plat. On assiste ainsi au dernier bouleversement.

    Notre projet souhaite faire écho à une échelle plus universelle que celle de la thématique du repas ;
    celle des évolutions sociétales des relations, interactions entre les hommes et les femmes. »
    Maëlys Poulet et Marion Polito

     

    Merci aux enseignantes et aux élèves.