• MONTPELLIER – SUNA #projetpro #K21 #DESIGNGRAPHIQUE

    Série culte du blog, instructive et informative, surtout pour les futurs étudiants en 3ème année, je te propose de découvrir quelques-uns des projets professionnels pour cette année 2021, que nos étudiants ont réalisés et présentés lors des oraux de fin d’année en Bachelor.

    Matthew Pierotti nous présente le projet « Crackle » autour de l’identité visuelle de l’EP de l’artiste Suna

    Mais avant, qu’est-ce que le design graphique ?

     

    DESIGN GRAPHIQUE

    Le Bachelor Design Graphique à l’ESMA apporte tous les outils nécessaires pour apprendre à travailler
    sur tous types de supports de communication, coordonner les étapes de réalisation d’un produit de design graphique ou d’une identité visuelle, à partir d’une commande.

    Concevoir un site web, réaliser une campagne publicitaire ou créer une charte graphique sont quelques-unes des compétences acquises dans le cadre du Bachelor Design Graphique.

    Le Bachelor offre de multiples possibilités, un large panel de carrières :
    Designer graphique, Directeur artistique, Illustrateur graphiste, Web designer, Graphiste freelance

    Les deux années d’études du Bachelor Design Graphique se concluent par le passage en Mastère,
    Design & Stratégie Digitale ou Motion Graphics Designaprès l’obtention de l’examen de fin d’année.
    Les étudiants réalisent un projet professionnel, qu’ils devront présenter lors d’un oral à l’examen.
    Il permet de mettre en pratique leurs compétences et de montrer leur capacité à s’investir et réaliser
    une campagne dans sa totalité.

    PROJET PROFESSIONNEL EN DESIGN GRAPHIQUE
    SUNA, UN VOYAGE ONIRIQUE
    PRÉSENTATION DU PROJET ET ANALYSE

    Suna, de son vrai nom Arthur Dessus-Bayle, est un artiste beatmaker et ingénieur du son autodidacte,
    qui produit des musiques de genre ska et dub, remaniés avec des codes musicaux plus modernes.

    Avec un oncle producteur, il a très tôt baigné dans la musique, et très jeune a pu commencer à produire quelques sons qu’il distribuait sur Soundcloud. Aujourd’hui, il est moins actif sur ses réseaux, car il travaille
    à se faire une place, et souhaite développer un futur EP (Extended Play, mini-album compilant plusieurs titres mais qui n’est pas encore un album).
    Cet EP est le ticket d’entrée de Suna dans le monde musical et sera diffusé sur les réseaux sociaux.

    Pour son projet, Suna a besoin d’une identité visuelle complète pour l’EP, comprenant la cover d’album CD, vinyle, mais également un clip musical pour la promotion de son titre le plus ambitieux.
    Outre la communication classique, deux gifs accompagneront la diffusion commerciale de l’EP
    sur les réseaux sociaux
    présentés comme «teaser» avec un léger extrait.

    La demande s’accompagne aussi de la création totale de cette identité graphique pour ses réseaux sociaux, que ce soit Instagram avec un feed et l’ajout d’un community management, mais également pour Spotify, Deezer et Apple Music.

     

    Suna a besoin d’une approche différente de vente, car la scène dub et ska est tout de même assez underground, et n’importe quel artiste peut se retrouver dans les abysses pour toujours…
    Il a besoin d’une identité graphique unique et propre à son univers, permettant de taper dans l’oeil
    d’un public avisé subissant une scène qui semble être dans sa zone de confort, mais également d’un manque de renouveau en son genre.
    L’artiste a déjà l’ambition de chambouler l’univers musical, une identité graphique unique permettrait
    de sortir des sentiers battus, mais également d’apporter une fraîcheur dans un univers musical graphique presque redondant. 

    LE DENI D’UNE ÉPOQUE 

    Comment mettre en lumière un artiste inconnu tout en lui façonnant une identité graphique propre
    à son identité artistique ?

    L’axe le déni d’une époque est associé au concept d’exploration en huis clos.
    Ce projet musical s’organise autour d’une ambiance 70’s, de ska et de dub, redoré par une modernité électronique et une volonté de « moderniser » ce genre. Outre l’aspect expérimental, il est représentatif
    de Suna
    , un mec qui transpire les années 70, mais qui aime outrepasser les codes.
    L’idée est de retranscrire le déni de l’artiste face à une époque qui le passionne et dans laquelle il se projette.

    Il est représenté comme explorant son mental; vivant seulement de sa musique et de son univers,
    coupé de la vision du monde moderne, que ce soit de son esthétique et de son éthique, même dans l’industrie de la musique.
    Nous sommes les spectateurs de son univers haut en couleur, resplendissant et audacieux,
    et surtout créativement florissant 

    Mes sources d’inspirations sont multiples, j’ai toujours aimé la musique pour ça. Pour les puristes, on aime caser des sous-genres de styles, alors que pour les amateurs en général, c’est juste bon à consommer.
    Je pense que je suis un peu cette synthèse, je m’inspire beaucoup de graphistes révolutionnaires comme
    Saul Bass ou Stefan Sagmeister, comme d’artistes plus underground à la Jamie Hewlett derrière Gorillaz.

    INTERVIEW
    POURQUOI AVOIR CHOISI CE PROJET ?

    J’ai choisi ce projet, avant tout pour pouvoir m’essayer au graphisme d’album, un genre de rêve d’étudiant.
    Puis, l’idée que ce ne soit pas un genre musical si commun aujourd’hui, comme le rap ou la pop était d’autant plus rafraîchissant, c’est galvanisant d’être curieux et d’essayer de faire des designs très personnels dans
    un univers qu’on ne connaît qu’en surface.
    Je crois surtout que Suna est un type vraiment magnétique en général, j’étais vraiment curieux de ce
    qu’on allait entreprendre. 

     
    COMMENT S’EST PASSÉ LA COLLABORATION AVEC L’ANNONCEUR ?

    Alors, avant toute chose, Suna est un ami, nous adorons collaborer en général.
    Ce n’était pas rare de nous voir créer ensemble. Et quand il m’a parlé de vouloir concrétiser son envie de faire un EP, on a sauté sur l’occasion.
    Notre rapport amical s’est vite orienté vers un rapport bien plus professionnel, à la seule différence près,
    qui est que nous n’avons pas peur de confronter nos idées. On était vraiment ouvert, il avait des envies,
    et moi je voyais comment l’y amener graphiquement, c’était vraiment une collaboration enrichissante

    Au final, le rendu est un peu différent de ce qu’on a fait de notre côté, dans le sens où même une fois le projet fini on a continué à travailler dessus. Même encore maintenant, quand j’ai du temps libre, je bosse pas mal
    à distance avec lui, c’est un pur bonheur de travailler avec des personnes qui acceptent la critique et qui aiment fusionner les idées avec d’autres gars créatifs

    POURQUOI AVOIR CHOISI CES ÉTUDES ?

    Pour être honnête, quand j’ai fini mon bac Arts Appliqués, je ne savais pas trop où aller… Je voulais vraiment travailler dans l’Animation 2D, mais les débouchés en France, c’est une autre histoire et je voulais
    un sentiment de sécurité, surtout qu’en général le monde de l’Art est assez difficile à concrétiser comme métier.
    Je suis d’abord parti dans l’idée de faire de la 3D pour pallier mon envie d’animation, mais un conseil,
    écoutez-vous !
    Je me suis retrouvé facilement enfermé dans quelques choses que je ne voulais pas vraiment, pensant que c’était le bon endroit.
    Puis je me suis vite rattrapé en retournant auprès de mon grand amour de lycée, le Design Graphique. C’était vraiment une révélation. Mes incertitudes, de m’être trompé à nouveau ont vite été remplacé
    par une véritable passion, et aujourd’hui, je ne regrette vraiment rien.
    J’ai très vite pris mes marques, et aujourd’hui je suis vraiment content de mon évolution, même si j’en veux toujours plus de tout cet univers dans lequel j’ai mis les pieds. 

    Au fil du temps, mes petites habilités au dessin m’ont permis de vraiment explorer l’illustration en général. Même lorsque je conçois un logo, y a toujours cet aspect illustratif qui revient et qui fait un peu ma p’tite identité.

    Puis on ne va pas se mentir, quand on a des profs tout aussi passionnés que nous, la curiosité prend vraiment
    et on en veut toujours plus.

    J’ai très rapidement apprécié mélanger des couleurs sourdes, un peu « vintage » à des graphismes
    plus modernes, aux structures très précises et épurées. 

     

    POUR TOI, QUELS SONT LES AVANTAGES ET LES INCONVÉNIENTS
    DE CE MÉTIER ?

    Je pense que le gros avantage du Design Graphique, c’est que c’est un domaine presque omniscient.
    De partout, tout autour de nous, on baigne dans le graphisme, que ce soit dans la vidéo, le print, le web…
    Même si comme moi, on rêve d’animation, le design nous ouvre cette porte à travers le Motion Design ! 

    Par contre, je pense que c’est aussi à double tranchant, c’est tellement vaste qu’on peut vite perdre
    notre chemin et se retrouver à bosser sur des projets qui ne nous intéressent pas forcément, je pense que
    c’est la crainte de beaucoup, mais ça fait aussi partie du métier. En vrai, personnellement ma grande peur, c’est la clientèle, de tomber sur une personne qui n’a pas vraiment envie de collaborer voire même de se pencher sur l’univers du graphisme. 

     

    LA SUITE APRÈS L’OBTENTION DE TON BACHELOR ?

    Le Motion Design est une évidence, je ne me vois pas autre part.
    Même si j’ai toujours cette appréhension de ne pas pouvoir m’exprimer graphiquement, je suis cet enfant
    qui aime démonter des montres et comprendre tout le mécanisme
    . Pour l’animation, c’est pareil, je veux comprendre toutes les ficelles techniques, et y insuffler ma petite patte. 

     

    TES PROJETS PERSONNELS/PRO À VENIR ?

    Mon dernier projet, a été l’ensemble du graphisme d’un Discord communautaire qu’on a entrepris entre amis. On joue tous à un jeu en particulier, on se rejoint tous les soirs dessus, et quand ils ont su ce que je faisais,
    j’ai pu être très libre dans la production. Au final, c’est très personnel, mais très unique parce que c’est toujours dans cette idée de fusionner des idées ensemble.
    Après, outre cela et le projet avec Suna qui est toujours en production, je fais pas mal de courtes animations d’une dizaine de secondes, avec dans l’idée de faire une boucle. J’aime particulièrement mettre en scène
    des personnages dans des angles de caméras et des perspectives vraiment dynamiques.
    D’un côté, je me fais les dents sur des logiciels vraiment chronophages comme After Effect, et quand
    j’en ai marre d’être devant un écran, je reviens sur le papier et je poursuis mes idées de bande dessinées. 

     

    Merci Matthew pour la découverte d’un univers musical underground, pour ce projet qui nous fait entrevoir
    ton univers entre passé et présent, mais surtout merci pour ta passion ^^